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Valérie Lacroute
Question N° 19115 au Ministère des sports


Question soumise le 19 février 2013

Mme Valérie Lacroute appelle l'attention de Mme la ministre des sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative sur les risques de propagation des atteintes à la neutralité sportive à la suite de certaines décisions de la FIFA et du CIO qui pourraient faire école sur le territoire français. En accordant des dérogations aux athlètes dont la confession ou la coutume exige certaines contraintes vestimentaires, ces instances sportives internationales ont ouvert une brèche dans les valeurs fondatrices du sport que sont l'universalité et la neutralité. Elle lui rappelle que cette décision est contraire à la loi n° 4 des règlements de la FIFA selon laquelle « l'équipement de base obligatoire ne doit présenter aucune inscription politique, religieuse ou personnelle ». Si la Fédération française de football a pris acte de cette décision, elle n'en a pas moins pris position en réitérant son refus d'autoriser les joueuses à porter le voile dans le cadre des sélections nationales françaises d'une part et des compétitions nationales qu'elle organise d'autre part, au nom du principe constitutionnel de laïcité. Néanmoins, cette position laisse entrevoir que des joueuses étrangères prenant part en France à une compétition organisée par la FIFA pourraient porter le voile, ou tout autre signe religieux distinctif. De façon plus générale, la décision de la FIFA est un signal lourd de sens à destination des acteurs du monde sportif, particulièrement amateur et scolaire, qui tentent de garder au sport sa dimension universelle et neutre sur le plan politique ou religieux. Il est à craindre que cette décision ne serve d'argument pour justifier des réclamations tendant à admettre le port de signes religieux dans d'autres disciplines, et dans des lieux déjà soumis à de fortes pressions communautaristes. En conséquence, elle souhaiterait connaître la position du Gouvernement sur ce sujet et comment il entend assurer la pleine application du principe de laïcité dans le sport professionnel et amateur.

Réponse émise le 9 avril 2013

La position du Gouvernement est claire : on ne porte pas de voile pour faire du sport. Un terrain de football, un stade, un gymnase, un dojo ne sont pas des lieux d'expression politique ou religieuse. Ce sont des lieux de neutralité où doivent primer les valeurs du sport : l'égalité, la fraternité, l'impartialité, l'apprentissage du respect de l'arbitre, de soi-même et de celui d'autrui. Il appartient donc au mouvement sportif français de faire en sorte que les règlements respectent ces valeurs, tout en garantissant l'absence de discrimination et une stricte égalité hommes-femmes. En effet, nul ne doit être écarté de la pratique sportive en raison de ses opinions religieuses ou politiques. Le sport est un formidable levier d'intégration, de lutte contre l'échec scolaire, d'émancipation et de réduction des inégalités sociales et culturelles. Le Gouvernement et l'ensemble des acteurs du monde sportif restent vigilants, mobilisés et déterminés à empêcher que le sport ne devienne un lieu de tensions, de sexisme ou d'exclusion.

1 commentaire :

Le 18/11/2013 à 11:17, laïc a dit :

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Pour Mme Lacroute, les valeurs fondatrices du sport sont l'universalité et la neutralité. Tout signe distinctif doit disparaître et, si elle n'oblige pas les sportifs à pratiquer nus comme des vers, comme cela était d'usage dans les jeux de la Grèce antique, elle demande que les sportifs ne portent que leur maillot. Pourquoi pas, mais dans ces conditions, dans les compétitions internationales, ne faudrait-il pas aussi enlever ces détestables "FRA","GER", "UK" ou "USA" qui révèlent l'appartenance nationale des compétiteurs, et qui stimulent le déchaînement patriotiques plutôt que les belles valeurs d'universalité et de neutralité préconisées par Mme la député ?

Par ailleurs, elle parle de la FIFA, mais la FIFA ne prend en compte que les parties officielles, avec maillots et arbitres, rien n'empêche à des jeunes de pratiquer le foot en amateur dans la tenue qu'ils veulent, les pasdarans de la révolution iranienne n'ont pas à trouver leurs équivalents sur le sol de notre république laïque.

D'autre part, la réponse dit " nul ne doit être écarté de la pratique sportive en raison de ses opinions religieuses ou politiques. Le sport est un formidable levier d'intégration", cela me semble en complète contradiction avec le rejet justement des opinions religieuses préconisé par le début de la réponse qui dit : " Un terrain de football, un stade, un gymnase, un dojo ne sont pas des lieux d'expression politique ou religieuse". On nage dans la plus complète incohérence, sans même s'attarder sur ce que signifie la laïcité... signe du naufrage radical de notre Etat.

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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