Intervention de Pierre Lellouche

Réunion du 5 juillet 2016 à 9h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

J'ai éprouvé un grand plaisir à travailler au sein de cette commission, dans un climat sérieux, avec le sentiment de servir l'intérêt national au-delà de nos appartenances politiques et je tiens pour cela à rendre hommage au président et au rapporteur.

Je regrette néanmoins la manière quelque peu folklorique dont la présente réunion a été préparée. Étant donné que nous ne pouvons pas emporter le rapport ce matin, puisque ce sont les règles, il va être compliqué de travailler sérieusement d'ici au 8 juillet.

J'en viens au rapport proprement dit. Je regrette, monsieur le rapporteur, que vos recommandations soient présentées en suivant la progression du rapport et non pas par ordre d'importance. Ainsi, vous commencez par l'augmentation du nombre de cartouches tirées chaque année par les policiers et les gendarmes, ce qui est sympathique, certes, mais ce n'est pas l'essentiel – qui est ce que vous écrivez sur le renseignement. De plus, dans l'intérêt du rapport, il ne serait pas mauvais de regrouper vos recommandations par thèmes.

J'ai trois séries d'observations : les leçons apprises, les leçons sans réponses et les questions peu ou pas évoquées.

En ce qui concerne les leçons apprises – par le ministre de l'intérieur s'entend –, nous pouvons être satisfaits que notre travail ait stimulé l'exécutif qui a, dans certains cas, anticipé la parution de notre rapport, en particulier en ce qui concerne les défauts de coordination des forces d'intervention. Je pense aussi aux conditions d'intervention des policiers primo-arrivants et de l'amélioration de leur armement. On note des progrès également en matière de pilotage d'opérations, y compris en cas d'attaques multicibles : je rappelle que l'année dernière, les forces d'intervention se sont mises en branle parce qu'elles avaient entendu sur BFM-TV qu'il se passait quelque chose ! Je suis à ce sujet toujours sous le coup de l'émotion après certaines auditions.

Ensuite, pour ce qui est des questions clefs sans réponses, il reste incompréhensible et inadmissible à mes yeux, en tant que citoyen, qu'après une faillite massive du renseignement et de la gestion de la crise, personne n'ait été sanctionné dans aucun service. On est entré dans la capitale de la France, on a tué sur les terrasses, on a pris en otage quelque 1 500 personnes, on est reparti, parfois le lendemain, et rien n'a été fait pour savoir qui était responsable de quoi. Je trouve cela quelque peu surprenant.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion