Intervention de Bertrand Pancher

Réunion du 28 juin 2016 à 17h15
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

Monsieur Pascal Canfin, vous vous adressez, ici, à un public conquis. Mais si nous nous plaisons, au sein de cette commission, à refaire le monde, force est de constater qu'une fois que nous sortons de cette salle, c'est le monde qui nous refait… (Rires)

Nous avons donc besoin de grandes organisations comme les vôtres, car vos paroles et vos actions portent souvent beaucoup plus que les nôtres.

Je m'étonne que vos propositions européennes sur le corridor carbone, que j'ai saluées, n'aient pas suscité un consensus des observateurs européens, certains d'entre eux estimant que cette solution n'était pas forcément la meilleure pour augmenter le prix du carbone. Peut-être s'agit-il de discours de circonstance, mais je souhaiterais que vous nous donniez quelques précisions à ce sujet.

Par ailleurs, vous vous êtes beaucoup investi, comme plusieurs d'entre nous, dans la lutte contre cette pratique scandaleuse qu'est la pêche en eaux profondes. Les choses bougent, enfin ! La discussion en trilogue doit aboutir à l'annonce d'une position ferme, le 30 juin prochain. Ainsi tout devrait être réglé à cette date : les filets ne pourront plus descendre au-delà de 800 mètres sur le secteur côtier. Avez-vous d'autres informations à ce sujet ?

En ce qui concerne le financement des fonds verts – en faveur desquels vous vous êtes engagé, d'abord en tant que ministre, puis en tant que directeur général de WWF France –, il faut aller chercher l'argent où il est : contribuables, États, entreprises. Je suis très frappé que les entreprises européennes, peut-être parce qu'elles sont surtaxées, s'engagent nettement moins en faveur des grandes causes que les entreprises anglo-saxonnes ; je pense notamment au financement des fondations. Comment pouvez-vous nous aider à solliciter les grands groupes ? Le secteur des croisières, par exemple, qui pèse 41 milliards d'euros en Europe, dépend de la qualité de l'eau et des rivages, et des peuples de la rive sud de la Méditerranée. Moi qui m'efforce de favoriser l'aide au développement dans mon département, je m'aperçois qu'il suffit de solliciter des entreprises pour qu'elles participent au dispositif. Ainsi, un autocariste a décidé d'imposer une cotisation de quelques euros sur chacun des voyages qu'il vend. Cette cotisation permet de financer à hauteur de 50 000 euros une petite ONG, qui, avec l'aide des agences de l'eau, réussit à mobiliser 200 000 euros par an et a pu ainsi transformer la vie de 200 000 personnes au Niger.

Enfin, devons-nous continuer à nous battre en faveur de la création de la taxe sur les transactions financières ? Il existe en effet une controverse sur le sujet, d'aucuns estimant que l'instauration d'une telle taxe risquerait de faire fuir les placements. Jusqu'où devons-nous aller dans ce domaine ?

En conclusion, puisque l'élection présidentielle approche, comment envisagez-vous de vous mobiliser pour remettre l'environnement au coeur du débat politique ? Je suppose que, face à une ONG comme la vôtre, qui compte autant de donateurs, les candidats sont forcément attentifs aux promesses qu'ils font… (Sourires)

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