Intervention de François Fillon

Séance en hémicycle du 28 juin 2016 à 15h00
Égalité et citoyenneté

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Fillon :

La subsidiarité et la géométrie variable doivent s’imposer en lieu et place de l’uniformité actuelle. La zone euro doit être plus efficace et le reste de l’Europe moins normé.

Mes chers collègues, l’Union européenne existera-t-elle encore dans dix ans ? L’Asie devient l’épicentre économique du monde et l’ancienne domination occidentale est chaque jour contestée par des milliards d’habitants, qui se lèvent chaque matin en se disant que le progrès est à portée de leur main. Nous, nous ne savons même plus ce que le mot « progrès » signifie ; pire, il nous angoisse quand, de l’autre côté de la Méditerranée, des millions de déshérités sont prêts à tout tenter pour rejoindre nos côtes. Et voilà que nous sommes menacés sur notre propre sol par le fanatisme islamique : il ne pose pas seulement des bombes, ne mitraille pas seulement des innocents ; il rêve aussi de ronger l’esprit humaniste de l’Europe.

Face à tous ces défis, nous devons être sûrs de ce que nous sommes. Je suis fier d’être Français et je me sens européen. Pour moi, la nation française a été et restera d’actualité mais soyons clairs : on ne fera pas l’histoire en défaisant l’Europe. Dans un monde de sept milliards d’habitants, les Européens ont un choix à faire : ou bien ils se battent chacun dans son coin, ou bien ils se battent ensemble ! Sauf à vouloir saborder l’intérêt national, nous avons le devoir d’être européens, mais pas à n’importe quelle condition, pas par défaut, pas par résignation. Ce que nous devons défendre, c’est la civilisation européenne et la place que doit y tenir la France, mais il ne suffit pas de dire « vive l’Europe ! » pour que celle-ci vive réellement.

Monsieur le Premier ministre, l’Europe, vous le savez, est un lieu de pouvoir où les nations fortes imposent leur rythme aux autres. Lorsque la France est faible, elle subit l’Europe ; lorsqu’elle est puissante, elle la conduit. Le Général de Gaulle disait que l’essentiel, pour jouer un rôle au-delà de ses frontières, « […] c’est d’exister par soi-même, en soi-même, chez soi. » Eh bien, pour le groupe Les Républicains, il est temps de redonner à la France le pouvoir d’être forte chez elle afin qu’elle soit grande en Europe.

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