Intervention de Bernard Pêcheur

Réunion du 8 juin 2016 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Bernard Pêcheur, président du Haut Comité d'évaluation de la condition militaire :

Je suis sensible au compliment adressé par M. Fromion au Haut Comité. J'y associe mes deux prédécesseurs : M. Franc et M. Pinault.

Dans le rapport que j'ai remis au président de la République sur les associations professionnelles de militaires, j'ai indiqué au Gouvernement, s'il devait créer des associations professionnelles, qu'il pouvait renoncer au Haut Comité. Dans l'esprit de M. Denoix de Saint-Marc, c'est l'absence de représentation des personnels militaires qui justifiait la création du Haut Comité. Avec la création d'associations à la suite des arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme, j'avais donc dit au Gouvernement qu'il pouvait envisager la suppression du Haut Comité. Ce n'a pas été son choix, et le Haut Comité a même reçu une assise plus forte.

Vous avez raison, Monsieur Fromion, de vous pencher sur la question des médailles. On a l'habitude de dire qu'un militaire porte son identité sur sa poitrine. Les militaires sont ainsi mus par le sens de l'honneur, et les distinctions font partie de leur statut. Or certaines unités engagées sur le territoire national, comme la BSPP, ne peuvent recevoir la médaille de la protection militaire du territoire. Il y a des incohérences. Le cas que vous évoquez n'est pas isolé. Parmi les militaires revenus d'Afghanistan, il s'est trouvé un gendarme qui a obtenu une médaille américaine avant la médaille française. Il fallait donc accélérer les dossiers, cela a été fait.

Les problèmes auxquels sont confrontées les armées en termes d'hébergement sont en grande partie la conséquence de la réduction de l'empreinte des militaires sur le territoire national. En 1977, l'armée de terre comptait 210 régiments, en 1997, 136, et en 2015, 79. Il n'y a plus d'enceinte militaire à l'intérieur de Paris. Il a donc fallu loger les militaires avec les pompiers ou dans les mairies. À Lille ou Lyon, la question ne s'est pas posée car il y a encore des emprises. Le ministre est très conscient du problème, ainsi que de l'équilibre à trouver car plus on cherche des conditions d'hébergement satisfaisantes et plus on allonge les délais nécessaires aux militaires de l'opération Sentinelle pour se rendre sur les lieux de patrouille ou de garde. Au surplus, si les militaires sont aujourd'hui engagés dans les zones urbaines, peut-être le seront-ils demain en rase campagne, autour des centrales nucléaires ou d'autres points sensibles.

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