Intervention de Philippe Gosselin

Réunion du 8 juin 2016 à 10h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gosselin, rapporteur :

J'entends tout ce qui a été dit sur nos travaux ou sur les véhicules législatifs qui ne seraient peut-être pas adaptés. Il n'empêche que l'objectif est bien de s'intéresser davantage à une question cruciale. Du reste, je constate que, au-delà des propos et des postures, il se passe bel et bien quelque chose : nous assistons à une forme de convergence. Les choses ne sont sans doute pas mûres et l'on ne doit toucher à la Constitution que « d'une main tremblante ». C'est pourquoi j'ai veillé à ce que les mesures envisagées ne se traduisent pas par la remise en cause de l'IVG ou du modèle français de don du sang ou de moelle osseuse. Ce travail cherche en toute bonne foi à réunir les républicains de tous horizons, et ils sont nombreux à s'inquiéter des dérives marchandes et à s'interroger sur ces enfants et sur ces parents. Nous devons avoir de l'empathie, car notre propos n'est pas de faire en sorte que ces enfants soient rejetés, mais nous devons aussi alerter le Parlement sur ses responsabilités.

Le sujet n'est peut-être pas encore totalement mûr, mais je crois que le temps viendra où les positions convergeront davantage. On se souviendra peut-être alors de nos débats – beaucoup plus sereins que naguère – comme des prémices d'un rapprochement dont les Français savent parfois être les acteurs.

C'est sur cette note d'espérance que je vais m'absenter, sans anticiper sur la suite des débats. Mme Le Dain défendra un amendement de suppression de l'article unique de la proposition de loi constitutionnelle. Vous ne serez pas surpris de me voir émettre un avis défavorable à cet amendement. En séance publique, nous poursuivrons le plus sereinement possible, je l'espère, ce débat passionnant, observé, attendu. Nous ne pourrons pas nous contenter de constater ces pratiques avec fatalisme, sans tenter de les arrêter : sinon tous les combats politiques seraient voués à l'échec un jour ou l'autre. Ce qui fait la force et la grandeur d'un Parlement, c'est sa capacité à anticiper certaines questions et à en débattre au-delà des clivages, même quand elles ont été posées par une minorité. Les parlementaires savent parfois utiliser leur talent et leur courage pour rassembler, afin que la minorité devienne une voix à entendre, sinon une majorité.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion