Intervention de Stéphane le Foll

Séance en hémicycle du 8 juin 2016 à 21h30
Transparence lutte contre la corruption et modernisation de la vie économique — Après l'article 31

Stéphane le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement :

On tend à oublier la dimension économique de ces débats. Tout en discutant des prix, nous évoquons une situation très difficile à laquelle chacun cherche à trouver la réponse. On aimerait bien la trouver dans la loi, moi le premier, mais l’évolution technique et les gains de productivité que réalisent les agriculteurs font que les choses évoluent. Les coûts de production, globalement, ont continué de baisser, et heureusement car en phase de crise et de déflation, c’est sur le secteur primaire que le poids de la déflation pèse le plus. Voilà la vraie question ! Ainsi, lorsque le prix du pétrole baisse, le prix des matières premières agricoles baisse. Et on voit même que les premières remontées du prix du pétrole ont été prises en compte par le marché de Chicago, qui a fait remonter le prix des céréales !

Si les coûts de production baissent, les prix baissent, et si les coûts de production augmentent avec ceux du pétrole et de l’énergie, les prix augmentent. C’est automatique. Tel est bien le sujet. Mais si les coûts de production augmentent et si la productivité ne compense pas cette augmentation alors que les prix continuent de baisser, il en résulte un phénomène de ciseaux, qui est une catastrophe. Nous devons donc réussir à assurer cette marge nécessaire aux agriculteurs. Ce n’est pas si simple, sans parler de la question de la productivité et des coûts de production. Selon qu’on est dans l’Aveyron, en Ille-et-Villaine, dans le Nord ou le Pas-de-Calais, les coûts de production, la taille et l’organisation des exploitations sont différents. Quel coût de production retenir ? À qui s’adresser ?

Vous voyez, le problème est complexe, mesdames et messieurs les députés. Sur ces sujets, il faut aller le plus loin possible pour limiter la flexibilité qui pèse sur les agriculteurs, il faut se donner des outils, mais il ne faut pas non plus, ce faisant, basculer dans des mesures irréalistes ou aux effets contraires aux objectifs visés.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion