Intervention de Francis Berenbaum

Réunion du 31 mai 2016 à 9h30
Commission d'enquête sur la fibromyalgie

Francis Berenbaum, chef du service de rhumatologie à l'hôpital Saint-Antoine et expert de l'Institut thématique multi-organismes Physiopathologie, métabolisme et nutrition, ITMO PNN pour le domaine ostéo-articulaire :

L'effort de recherche global, pour le domaine ostéo-articulaire ou musculo-squelettique, est dramatiquement peu important. En France, il n'y a pas encore eu de prise de conscience du fardeau que représentent ces maladies, contrairement à ce qui se passe aux États-Unis, aux Pays-Bas ou en Angleterre. La recherche existante est soutenue essentiellement par l'INSERM, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et les universités. Ces grandes entités hébergent des équipes qui travaillent dans le domaine, et elles paient donc les salaires, l'eau, l'électricité, certains grands appareils, etc. C'est un vrai effort mais, comme vous le savez, on s'oriente de plus en plus vers un soutien sur projet par l'intermédiaire de l'Agence nationale de la recherche (ANR) et du programme Horizon 2020. Or le choix des projets s'appuie évidemment sur la qualité scientifique de ces derniers, mais aussi sur la perception de l'impact de la maladie dont ils traitent. Si la perception de l'impact des cancers, des maladies cardio-vasculaires ou des maladies neurologiques dégénératives est, à juste titre, très importante, elle est toujours moindre en ce qui concerne les maladies osseuses et articulaires, malgré les chiffres que je vous ai cités. La prise de conscience est sans doute freinée par une certaine inertie.

J'aimerais insister sur autre point : les problèmes ostéo-articulaires et les handicaps locomoteurs rendent l'activité physique très difficile. Pourtant, vous connaissez tous les plans qui existent pour promouvoir l'activité physique dont les effets bénéfiques sont soulignés pour quasiment toutes les pathologies : action sur le diabète et les autres facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, etc. On oublie de dire que certains patients aimeraient bien bouger plus, mais qu'ils ne peuvent plus le faire parce qu'ils sont atteints de pathologies ostéo-articulaires. Il faut vraiment prendre le problème à bras-le-corps.

La Société française de rhumatologie (SFR), la Fondation Arthritis, l'Alliance pour les sciences de la vie et de la santé (AVIESAN) et des associations de patients sont à l'origine d'une initiative baptisée « Ensemble contre les rhumatismes ». Toutes ces entités contribuent d'ailleurs au financement de la recherche. Peut-être faudrait-il lancer un plan pour répondre aux grands besoins qui existent dans le domaine ? Si nous voulons avancer, c'est vraiment fondamental de soutenir la recherche.

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