Intervention de Alexandre Leroy

Réunion du 25 mai 2016 à 10h30
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi Égalité et citoyenneté

Alexandre Leroy, président de la Fédération des associations générales étudiantes, FAGE :

La FAGE est active dans le Forum européen de la jeunesse. Elle est aussi très bien implantée à Amiens : nous aimons beaucoup cette ville et soutenons sa candidature au titre de capitale européenne de la jeunesse.

Nous avons beaucoup travaillé sur le compte personnel d'activité. Nous sommes favorables à la création d'un compte d'engagement, qui serait un coffre-fort individuel de tous les engagements au cours de la vie, adossé à un référentiel de compétences co-construit entre les acteurs du monde associatif, les acteurs publics et les branches professionnelles. Les compétences acquises grâce à toutes les formes d'engagement pourraient ainsi être valorisées.

Nous sommes favorables à l'article 16 qui confie à la région le chef de filât en matière de politique de la jeunesse. Cela permettra de mettre en lien les acteurs, de mettre en place des schémas d'organisation, ce qui évitera aux jeunes d'avoir à frapper à plusieurs portes pour accéder à l'information. Le guichet unique devrait s'incarner au travers d'une plateforme numérique, permettant de recenser l'intégralité des droits.

Pour nous, le service civique est un très bon dispositif ; je souscris totalement au propos d'Unis-Cité. Pour éviter que le service civique se substitue à des missions salariées, il faut un cadrage qui prévoit, d'une part, qu'il doit être exercé au contact de la population et, d'autre part, que son volume hebdomadaire est fixé à 24 heures annualisées. Symboliquement, cette durée hebdomadaire évitera toute confusion entre service civique et emploi salarié.

Nous n'étions pas franchement favorables au dispositif « meilleurs bacheliers », lors de sa création, car nous savions qu'il ne résoudrait pas le problème. D'ailleurs, lors des premières années de sa mise en oeuvre, quelques centaines d'étudiants seulement ont été concernées. Par contre, nous partageons la finalité de ce dispositif. En fait, nous pensons que des dispositifs comme les « parcours d'excellence » et « les cordées de la réussite », qui concernent des plus jeunes, fonctionnent bien mieux : on ne corrige pas un système inégalitaire qui génère de l'autocensure, qui favorise la reproduction sociale, avec des dispositifs qui concernent les jeunes à partir de dix-huit ans. Pour lutter contre l'autocensure et les inégalités dans l'orientation, il faut commencer très tôt, dès le collège. Sans être contre le dispositif « meilleurs bacheliers » en lui-même, nous sommes contre son extension aux filières universitaires, car donner la priorité à certains élèves pour les filières psychologie, droit ou STAPS, aboutira à casser le principe d'égalité pour l'accès aux formations universitaires. Cela serait très dangereux dans le contexte actuel où d'aucuns souhaitent contourner le débat de la démocratisation.

Enfin, nous souhaitons que l'accès à la CMUC soit facilité. Nous sommes favorables à une ouverture très large de la CMUC, notamment pour les jeunes précaires et les boursiers. Dans le domaine de la santé, beaucoup de simplifications devraient être menées. Les jeunes alternent un tas de statuts : ayant droit, ayant droit autonome, régime de sécurité sociale étudiante, régime général pour les étudiants salariés ou en alternance, un autre régime pour les étudiants en paramédical ou de santé. La lutte contre la précarité des jeunes passe par une simplification de leur régime de sécurité sociale, avec l'instauration d'un régime unique. Pour la couverture obligatoire, donc, chaque jeune devrait être géré très tôt par la caisse nationale d'assurance maladie.

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