Intervention de Mohamed-Ali Chihi

Réunion du 27 avril 2016 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Mohamed-Ali Chihi, ambassadeur de Tunisie en France :

Vous comprendrez que je ne puisse répondre à votre première question, qui porte sur une décision relevant de la souveraineté française.

Il y a eu des mouvements sociaux en Tunisie, c'est exact. Ils ne cesseront pas en deux, trois ni même quatre ans car, après une révolution, une transition démocratique demande un peu de temps et des réformes. La population tunisienne qui s'est levée contre Ben Ali demande, avant tout, un travail – les jeunes chômeurs veulent que l'on remédie à leur situation. Mais l'on ne peut venir à bout en un jour de ce grand problème qui touche de très nombreux pays, dont la France. C'est pour ouvrir des perspectives d'emploi et résoudre le chômage – le grand défi que doit relever la Tunisie démocratique – que nous avons besoin d'un fonds fiduciaire ad hoc et d'investissements étrangers.

Ce défi suppose aussi une solidarité régionale. La Tunisie, qui demeure un espoir pour la communauté internationale, ne peut basculer dans le chaos ; imaginez quelles conséquences cela aurait dans toute la région ! C'est pour empêcher cela que nous demandons l'aide de nos amis : nous sommes le dernier rempart contre le fléau terroriste et la réussite de la Tunisie signifie la réussite du modèle démocratique, la preuve donnée à de nombreux pays voisins que l'islam est compatible avec la démocratie. Une transition non violente vers la démocratie peut résoudre beaucoup de problèmes au niveau régional.

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