Intervention de Arnaud Richard

Séance en hémicycle du 25 mai 2016 à 15h00
Débat sur la mise en oeuvre du plan juncker de soutien à l'investissement au sein de l'union européenne

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Richard :

Vous connaissez ma position sur le plan Juncker, s’agissant aussi bien des objectifs que de la mise en oeuvre, puisque je l’ai défendue tout à l’heure à la tribune. Il nous appartient, à nous, parlementaires, comme à l’administration concernée, de continuer le travail de fond pour toucher plus d’entrepreneurs et associer plus largement les financements aux objectifs de la croissance en Europe.

Avant de vous poser deux questions, sans vouloir ruiner l’ambiance dans cet hémicycle, je vais quand même mettre les pieds dans le plat. Loin de moi l’idée de vous casser du sucre sur le dos, monsieur le secrétaire d’État – peut-être me trouverez-vous un peu soupe au lait –, mais quand vous dites que François Hollande est le grand organisateur du plan Juncker, qui est une réussite, c’est un mensonge !

Le Président de la République, une fois élu, a proposé de modifier le traité de stabilité ; on a vu le résultat. En compensation, l’Europe et Mme Merkel lui ont proposé un plan pour la croissance et l’emploi. Vous n’avez pas de chance, monsieur le secrétaire d’État, car, avec Razzy Hammadi, nous étions déjà rapporteurs sur ce plan pour la croissance et l’emploi, qui ne fut pas un très grand succès : alors qu’on parlait de 120 milliards d’euros pour toute l’Europe, il n’a rapporté que 2,5 milliards d’euros d’investissements en France…

Faire le lien entre ce plan pour la croissance et l’emploi et le plan Juncker, qui est une réussite, et, partant, considérer que François Hollande serait le grand organisateur et aurait proposé le plan Juncker, c’est un mensonge. Pour employer une formule argotique, cela revient à « tirer la couvrante » !

Avec Razzy Hammadi, nous avions commencé par critiquer un peu le plan Juncker car, au départ, lorsque M. Juncker est arrivé à la tête de la Commission, l’initiative était assez mystérieuse. Quoi qu’il en soit, François Hollande n’est pour rien dans cette réussite, pas plus que la France, d’ailleurs. Vous savez très bien que notre pays, croyant qu’il pouvait se permettre de donner une liste de projets financés par le plan Juncker, s’est fait un peu tacler par l’Europe, car le principe de ce plan, c’est que ceux qui financent ne veulent pas d’intervention politique. Vous faites l’apologie de projets financés, laiteries ou autres ; ils existent, mais les pouvoirs publics n’y sont pas pour grand-chose.

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