Intervention de Élisabeth Guigou

Séance en hémicycle du 17 mai 2016 à 15h00
Ratification de l'accord de paris — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente de la commission des affaires étrangères :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le rapporteur pour avis et président de la commission du développement durable, monsieur le rapporteur, chers collègues, l’accord de Paris sur le climat du 12 décembre dernier a été unanimement salué dans le monde. Il faut se féliciter de ce succès de notre pays et de la diplomatie française en particulier.

Lorsque la conférence de Paris s’est ouverte le 30 novembre dernier, le succès n’était pas acquis. Sur l’initiative de Laurent Fabius, qui a su imposer une méthode ambitieuse, les chefs d’État et de Gouvernement sont venus donner l’impulsion dès le départ de la COP, à la différence de ce qui s’était produit à Copenhague en 2009. L’ONU et son secrétaire général, M. Ban Ki-moon, ont également beaucoup contribué à la prise de conscience de l’urgence climatique et à la nécessité d’aboutir à un accord à Paris. Quant à vous, madame la ministre, vous avez déployé une énergie de chaque instant à la tête de la délégation française – et l’on sait à quel point c’était prenant. L’agenda des solutions a mobilisé la société civile, les collectivités territoriales et les entreprises. Et, tout au long de ces treize jours de réunions, nous avons tous pu mesurer la difficulté des négociations, la minutie avec laquelle il a fallu peser et arbitrer jusqu’aux derniers ajustements, jusqu’au matin du 12 décembre.

Il faut ici rendre hommage au talent de Laurent Fabius, alors ministre des affaires étrangères et président de la COP, ainsi qu’à votre engagement, madame la ministre, je le répète, vous qui occupiez le siège de la France. Il faut saluer et remercier l’ensemble de ceux qui, diplomates ou non, ont su, grâce à leurs capacités d’écoute et de dialogue, convaincre, à Paris comme dans nos représentations à l’étranger, tous les pays, sans exception, de l’urgence d’un consensus à la hauteur de l’enjeu.

Je veux aussi féliciter Mme Laurence Tubiana, ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique, qui est pour beaucoup dans le succès français et continue à agir cette année en tant que championne pour le climat. Je regrette moi aussi qu’elle n’ait pu succéder à Christiana Figueres au poste de secrétaire exécutive de la conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, mais on sait à quel point ces postes sont convoités ! En tant que parlementaires, nous sommes heureux de ce succès pour lequel nous avons exceptionnellement créé un groupe de travail commun aux trois commissions concernées – la commission des affaires étrangères, la commission du développement durable et la commission des affaires européennes.

Sur le fond, l’accord de Paris va au-delà de ce qui était espéré. Il réaffirme l’ambition de contenir l’élévation des températures terrestres nettement au-dessous de 2 degrés et même à 1,5 degré à long terme. Il oblige tous les pays à déposer une contribution sur le climat qui devra être révisée régulièrement et prévoit en outre un mécanisme d’examen par les pairs. Il prévoit les financements et les outils nécessaires à la transition énergétique du Sud.

J’insisterai sur l’enjeu géopolitique, qui est immense. Il s’agit d’éviter que les populations des tropiques et des îles ne soient contraintes de fuir leurs pays dans des proportions que nous n’avons jamais connues. Il s’agit de sauver l’agriculture, et donc l’alimentation, de plusieurs grandes régions du monde. Il s’agit de ne pas entretenir davantage les guerres liées au climat et les migrations de masse. Ce qui est en jeu, c’est donc tout simplement la stabilité de notre monde futur.

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