Intervention de Yannick Moreau

Réunion du 23 mars 2016 à 11h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Moreau :

Mes remarques ne seront pas très originales puisque je partage le scepticisme de mes collègues sur ces négociations. Mon inquiétude a trois sources.

Premièrement, le Parlement français est tenu à l'écart des discussions et des négociations. Nous en sommes réduits au rôle de spectateurs, d'observateurs extérieurs. Nous sommes donc bien démunis pour apporter notre aide aux négociations et aux représentants des filières qui sont directement menacées par ces accords.

Deuxièmement, l'idéologie qui préside à ces négociations est le libre-échangisme, c'est-à-dire que l'on part du principe que tout peut s'échanger sans contrainte et sans frontière. Dès lors, il y a de quoi être inquiet puisque le regard que l'on porte sur la qualité et l'origine de nos produits n'est pas le même d'un côté et de l'autre de l'Atlantique. Les Français considèrent que le vin et le fromage ne peuvent pas être soumis aux errements de la mondialisation : ils sont notre culture, notre raison de vivre, notre civilisation.

Troisièmement, M. Matthias Fekl, que nous encourageons dans ces négociations, se trouve du coup dans une situation très inconfortable puisqu'il doit négocier pour nous des conditions d'échanges dont les autres ne veulent pas. Nous en sommes réduits à devoir faire confiance à des instances européennes qui n'ont pas la même vision que nous de nos produits, de notre culture.

C'est l'heure de vérité pour l'Union européenne et pour le Gouvernement. Nous tremblons pour nos productions, qui ne sont pas de simples produits mais des produits culturels.

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