Intervention de Yann Delabrière

Réunion du 16 mars 2016 à 11h00
Mission d'information sur l'offre automobile française dans une approche industrielle, énergétique et fiscale

Yann Delabrière, président-directeur général de Faurecia :

Il convient de distinguer l'industrie automobile française de l'industrie automobile en France. Je ne doute pas que les deux grands constructeurs français aient les capacités de se développer et de réussir dans l'industrie automobile. S'agissant de l'industrie automobile en France, il y a d'une part la recherche et développement et, d'autre part, la production. En matière de recherche et développement, notre pays a toutes les capacités nécessaires pour former de grands écosystèmes – la transformation enregistrée au cours de ces dernières années en ce domaine ayant été un grand succès. La France est même attractive aujourd'hui de ce point de vue. Dans le domaine de la production, beaucoup a été fait également. La compétitivité s'est améliorée au cours des vingt dernières années.

S'agissant des modes de motorisation, il est aujourd'hui consensuel d'envisager un développement important des moteurs hybrides, qu'ils soient complètement hybrides, ou full hybrid, comme la Prius, ou hybrides rechargeables, ou plug-in-hybrid – les véhicules étant alors des sortes de voitures électriques n'ayant pas les inconvénients de la voiture électrique. Il nous semble que la pile à combustible et la voiture à hydrogène sont une piste très sérieuse, pour plusieurs raisons. D'abord, on sait depuis toujours que stocker l'énergie sous forme liquide est ce qu'on sait faire de mieux. Ensuite, il existe déjà aujourd'hui des infrastructures de distribution d'hydrogène. Enfin, il y a une continuité technologique très forte entre une voiture hybride et une voiture à hydrogène. Cette piste pose certes des problèmes de sécurité importants, tant dans le réseau de distribution que dans la voiture, mais ceux-ci sont traitables. Il n'y a aucune barrière scientifique ni technologique majeure à l'usage de ces véhicules. C'est pourquoi l'industrie japonaise est en train de s'engager pleinement dans cette voie : Toyota puis Honda ont d'abord opté pour une stratégie hybride qu'ils combinent maintenant avec une stratégie fondée sur la pile à combustible, ou fuel cell.

Je vous prie de m'excuser si je me suis exprimé trop rapidement sur la voiture électrique. Nous n'avons guère le temps d'en débattre. Il peut y avoir des ruptures scientifiques et les décisions des États peuvent jouer un rôle significatif, mais l'on voit bien que, malgré des décisions déjà très lourdes de leur part, la voiture électrique ne progresse guère.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion