Intervention de Olivier Falorni

Réunion du 7 mars 2016 à 14h45
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

Toutes les questions que je souhaitais aborder ayant été posées, je vous ferai simplement part de l'indignation que m'inspire un fait d'actualité en lien direct avec les attentats du 13 novembre, une indignation d'autant plus forte que nous avons entendu les familles des victimes. J'ai été indigné ce matin en lisant dans Le Parisien des extraits d'une interview donnée par M. Jean-Marc Rouillan, cofondateur du groupe terroriste Action directe, à une radio marseillaise le 23 février dernier. Lutter contre le terrorisme, c'est également lutter contre l'apologie du terrorisme. Or, interrogé sur les attentats du 13 novembre, M. Rouillan a déclaré : « Ils se sont battus courageusement, dans les rues de Paris, en sachant qu'il y avait près de 3 000 flics autour d'eux. On peut dire plein de choses sur eux, qu'on est absolument contre les idées réactionnaires, que c'était idiot de faire ça, mais pas que ce sont des gamins lâches. »

Jean-Marc Rouillan a été condamné en 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité, notamment pour les assassinats de Georges Besse et de René Audran. Il bénéficie d'un régime de semi-liberté depuis 2011, mais tel avait déjà été le cas en 2007. À l'époque, il avait violé l'obligation de s'abstenir de toute prise de parole qui pesait sur lui en s'exprimant dans L'Express et était retourné en prison en 2008.

Compte tenu des circonstances, Monsieur le ministre, de tout ce que nous avons vécu et entendu, de la gravité de nos échanges, alors que tant de familles sont meurtries, on ne peut accepter de tels propos !

En tout cas, tout cela montre que, quelles que soient les pseudo-idéologies qui animent toutes ces personnes, les criminels terroristes se retrouvent toujours dans leur haine, qu'ils soient anarchistes, fascistes ou islamistes. Je voulais vous faire part de cette indignation, et vous demander votre réaction. Que pensez-vous de ces déclarations ? Estimez-vous qu'elles soient aujourd'hui tolérables ?

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