Intervention de Patrice Paoli

Réunion du 7 mars 2016 à 14h45
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Patrice Paoli, directeur de la cellule interministérielle d'aide aux victimes, CIAV :

Merci de votre question. Il est toujours possible d'améliorer les choses même si toute institution humaine conserve un degré d'incertitude. La perfection n'est pas humaine. Je voudrais d'ailleurs profiter de l'occasion pour saluer le travail fantastique qui a été effectué par tous les volontaires, tous les personnels des divers instituts, confrontés à la douleur des familles et aux difficultés.

Que demander ? En premier lieu, j'insisterais sur cette culture commune créée avec tous les ministères qui ne connaissaient rien de la CIAV avant qu'elle ne commence à fonctionner, aux premières heures qui ont suivi les attentats. C'est maintenant un réflexe pour eux de s'articuler avec la CIAV, le lieu unique de traitement qui fédère toutes les énergies et les compétences.

Il faut consolider ce travail et, dès à présent, faire des exercices. Une mise à l'épreuve pratique permet de s'assurer que le dispositif est fonctionnel, que les uns et les autres ont bien compris les changements de base et les adaptations culturelles qu'implique la CIAV dans les mentalités et dans les procédures. De tels exercices permettent, par exemple, d'identifier avec précision toutes les mesures à prendre pour bien canaliser les personnes vers l'École militaire, telle préfecture ou tel autre lieu déterminé.

En deuxième lieu, il y a la question des moyens. Nous avons obtenu l'augmentation de nos moyens, notamment en matière de capacité téléphonique. Nous pouvons mobiliser immédiatement soixante-cinq téléphones, à condition de disposer aussi des personnels capables de les utiliser, qui mettraient sans doute environ deux heures à arriver. Au plus fort de l'urgence, nous avions jusqu'à 120 téléphones en fonctionnement. Il ne s'agit pas de créer partout des salles téléphoniques. Ce sont plutôt des bureaux avec des postes débrayables, comme il en existe au centre de crise.

D'autres moyens ne nous ont pas encore été affectés en totalité pour armer, pardonnez-moi l'expression, les comités de suivi et notamment le nôtre. Il existe des besoins en personnels : magistrats au fait des procédures ; personnels médicaux capables de définir les moyens psychologiques, même si nous nous appuyons sur les cellules d'urgence médico-psychologique (CUMP) et d'autres organismes ; spécialistes des services de gestion d'urgence auxquels appartiennent les trois collègues qui m'accompagnent, afin de pouvoir envoyer des gens expérimentés vers les préfectures. Nous avons aussi besoin d'argent pour financer nos outils techniques tels que ces nouveaux logiciels qui doivent être compatibles avec ceux de nos partenaires.

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