Intervention de Meyer Habib

Séance en hémicycle du 2 mars 2016 à 21h30
Lutte contre le crime organisé le terrorisme et leur financement — Après l'article 19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMeyer Habib :

Notre pays est depuis plusieurs années la cible d’attentats terroristes d’une violence inédite dont l’année 2015 a marqué le point d’orgue. Les djihadistes mettent à feu et à sang le Moyen-Orient, et nous ont à présent déclaré la guerre sur notre sol. Ils ont des fusils d’assaut, des kalachnikovs, des lance-roquettes, des grenades, des explosifs, etc.

Les terroristes menacent en tout lieu, en toute heure : combien d’attentats ont avorté ? Combien d’échecs dus parfois à la chance – on se souvient de l’incompétence d’un Sid Ahmed Ghlam –, parfois à l’intervention héroïque de touristes étrangers – comme dans l’attaque du Thalys. Comme le disait Einstein, le hasard, la chance, c’est « Dieu qui se promène incognito ».

Face à l’ampleur et à l’imminence de la menace, monsieur le ministre, vous avez demandé que nos policiers puissent être armés y compris en dehors du service pendant la durée de l’état d’urgence. Jean-Marc Falcone, directeur général de la police nationale, a ainsi, le 19 novembre 2015, fait adopter un régime temporaire et dérogatoire permettant aux policiers qui le souhaitent d’être armés en dehors de leurs heures de service. C’est un début, mais il me semble que ce dispositif doit être pérennisé. C’est aussi la position des syndicats de policiers, qui appellent à rendre cette mesure permanente, de façon que le dépôt d’arme soit l’exception.

Inspirons-nous de ceux qui connaissent bien, hélas, ces questions, qui en ont l’expérience : les Israéliens. Je les connais particulièrement bien ; ils vivent avec cette menace depuis près de soixante-dix ans. Il y a énormément de tentatives d’actes terroristes, et les interventions sont toujours très rapides. Le port d’arme hors service a ainsi permis de sauver des dizaines de vies ces dernières années.

Si les policiers étaient autorisés à être armés en dehors du service, il y aurait quelque 110 000 fonctionnaires de police armés dans les transports en communs, dans les salles de concert, etc. Je vous rappelle que le soir du 13 novembre, deux policiers étaient présents au Bataclan. L’un a été tué, l’autre grièvement blessé. Ils étaient spectateurs, et non armés ce jour-là. S’ils avaient été armés, peut-être le bilan aurait-il été un peu moins lourd.

Une vraie question se pose : je demande, par cet amendement, qu’elle fasse l’objet d’un rapport approfondi.

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