Intervention de Julien Vaïsse

Réunion du 16 février 2016 à 14h00
Mission d'information sur les moyens de daech

Julien Vaïsse :

Les donations en provenance de tous les pays du monde et en particulier de ceux du Golfe, qui représentent peut-être 20 millions de dollars par an, ont fait l'objet de mesures internationales, en particulier de la part du Groupe d'action financière (GAFI) auquel nous avons bien sûr prêté notre concours. L'Arabie Saoudite, de son côté, par exemple, a promulgué, il y a deux ans, une loi antiterroriste visant à rendre obligatoire la déclaration de la zakat afin d'éviter que celle-ci ne serve de couverture au financement de groupes terroristes, financement qui, de ce fait, a été sinon supprimé, du moins réduit.

Pour ce qui est du trafic des biens archéologiques, bien plus important puisque certaines estimations vont jusqu'à en évaluer le produit à 100 millions de dollars par an – soit l'équivalent d'un tiers des revenus du pétrole –, le renforcement du contrôle aux frontières – notamment à l'aéroport de Roissy – des antiquités provenant des régions concernées permet de lutter contre cette source de financement.

Plus généralement, nous agissons selon une logique de cercles concentriques : d'abord au niveau national avec TRACFIN (Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins), puis au niveau européen – au printemps 2014 a été définie la stratégie régionale de l'Union européenne pour la Syrie et l'Irak, ainsi que pour la menace que constitue Daech et, au même moment, a été adopté le « paquet » contre le blanchiment de l'argent du terrorisme –, enfin au niveau international, je l'ai mentionné, avec le GAFI.

En ce qui concerne la source de financement principale, la plus emblématique, le pétrole, les choses sont plus simples puisque les bombardements se sont accentués, en particulier depuis la mi-novembre 2015, et ont détruit une grande partie des capacités de transport et une partie de la production, forçant Daech à en baisser considérablement le prix. Par ailleurs, la baisse du cours du brut sur les marchés mondiaux réduit d'autant les revenus qu'en tire l'organisation.

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