Intervention de Éric Straumann

Séance en hémicycle du 23 janvier 2013 à 15h00
Situation de la sidérurgie française et européenne dans la crise économique et financière — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Straumann :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le groupe GDR a souhaité déposer une proposition de résolution tendant à créer une commission d'enquête sur la situation de la sidérurgie française et européenne. La commission des affaires économiques a adopté un amendement visant à inclure la métallurgie dans le périmètre de cette commission d'enquête. Je tiens à affirmer que le groupe UMP porte un regard attentif sur la création de ladite commission et qu'il participera activement à ses travaux. La sidérurgie est, en effet, un domaine structurant de notre industrie. Elle concerne, dans notre pays, 45 000 emplois directs et 30 000 emplois induits. Si elle ne représente que 2 % de l'emploi industriel sur notre territoire, il s'agit néanmoins d'une industrie stratégique dont dépendent de nombreuses branches d'activité situées en aval. Malheureusement, la part de la sidérurgie française dans la production européenne et mondiale a diminué très rapidement entre 1950 et 1980 pour se stabiliser autour de 10 % à 12 % de la production totale européenne et ne compte plus, aujourd'hui, que pour 1 % dans la production mondiale d'acier. Paradoxalement, la demande mondiale ne cesse d'augmenter : 165 millions de tonnes d'acier ont ainsi été produites en 2012 et la demande attendue pour 2014 est estimée à 180 millions de tonnes. La filière doit donc faire face à de nouveaux défis pour se reconstruire. Cette situation est douloureuse, nous le savons tous, comme l'ont montré les récentes décisions concernant le site de Florange.

C'est pourquoi cette commission d'enquête aura pour mission de faire toute la lumière sur le dossier de Florange, car de nombreuses questions restent aujourd'hui toujours sans réponse. Y avait-il un repreneur sérieux pour ce site ? Pourquoi a-t-il été écarté ? Pourquoi le ministre a-t-il brandi la menace d'une nationalisation ? Quel est l'état réel du projet européen ULCOS ? Quels seront les impacts des annonces du Premier ministre sur l'ensemble de la filière ? Plus précisément, pour éviter tout plan social à Florange, d'autres sites et d'autres emplois ont-ils été sacrifiés ? À quoi vont servir concrètement les 180 millions d'euros qu'ArcelorMittal doit consacrer au site ? Nous pouvons d'ailleurs nous interroger avec force sur l'intérêt que le Gouvernement a porté à Florange – même si nous comprenons aisément qu'il s'agit de maintenir des emplois – alors qu'il a, au même moment, décidé de fermer la centrale de Fessenheim, en Alsace. Bien que l'Autorité de sûreté nucléaire ait autorisé le fonctionnement de cette dernière pour dix années supplémentaires, il a été décidé de rayer d'un trait de plume 2 000 emplois. Je souhaiterais que l'on défende les emplois de Fessenheim avec la même énergie que l'on met à défendre ceux de Florange.

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