Intervention de Jean-Noël Carpentier

Séance en hémicycle du 23 janvier 2013 à 15h00
Contrat de génération — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Noël Carpentier :

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le ministre délégué, chers collègues, lors de la discussion générale, j'avais indiqué que, selon les députés du groupe RRDP, la nation devait parler d'une seule et même voix sur la question essentielle de la jeunesse et de l'emploi.

J'avais dit mon sentiment qu'il faut parfois savoir se rassembler, fût-ce au prix de l'abandon de certains clivages un peu artificiels. J'avais espéré que ce projet, soutenu par l'ensemble des partenaires sociaux, serait porté par toute la représentation nationale et que cela permettrait d'envoyer un signal fort à l'ensemble de la nation, par le biais du soutien à notre jeunesse.

Je crains que ce voeu ne soit sans doute qu'un voeu pieu, une naïveté de ma part. Si la droite est un peu gênée, il est vrai, par un texte dont elle voit bien qu'il va dans le bon sens, elle n'en a pas moins, tout au long des débats, tenté d'adopter des postures d'opposition qu'elle croit malheureusement existentielles. Ce fut notamment le cas lors de la discussion générale, au cours de laquelle l'UMP a annoncé qu'elle voterait contre.

Je le regrette. La jeunesse mérite beaucoup plus que cela.

Je n'ai d'ailleurs entendu du côté droit de l'hémicycle que de faux arguments, des prétextes, voire des doutes, non sur le fond mais sur la forme ou encore sur l'incertitude de la réussite du dispositif.

Qui ne tente rien ne peut rien, et personne ne peut lire dans le marc de café. À vous entendre, mesdames et messieurs de l'opposition, il faudrait laisser faire et attendre des jours meilleurs. Nous avons, nous, choisi l'action.

Monsieur le ministre, monsieur le ministre délégué, chers collègues, oui, nous sommes favorables au projet de contrat de génération. Ce dispositif est positif.

Oh, bien sûr, il ne va pas résorber à lui seul les effets de la crise et les conséquences de la politique néfaste menée par la droite ces dix dernières années, (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe UMP), mais il affiche clairement l'ambition de s'attaquer au double fléau du chômage des jeunes et des salariés plus âgés.

Nous le savons bien, les jeunes sont touchés de plein fouet par la crise. Le taux de chômage de 25 % pour cette catégorie d'âge est devenu insupportable. Il précarise notre jeunesse, brise ses espérances et handicape lourdement notre économie.

La situation des seniors n'est malheureusement pas meilleure, nous le savons tous. Nous savons aussi qu'il est devenu quasi impossible, lorsque l'on perd son emploi passé cinquante ans, d'en retrouver un autre. C'est un terrible gâchis.

Aussi, plutôt que de mettre en concurrence les générations entre elles, ce texte prévoit-il de les associer. Lors de son évaluation, nous serons, pour notre part, extrêmement attentifs aux résultats en matière de formation et nous veillerons aux effets d'aubaine inhérents à ce type de dispositif.

Enfin, je veux saluer ici le résultat de la démarche de concertation du Gouvernement qui a permis, sur ce texte-ci, un accord entre l'ensemble des partenaires sociaux, avec toutes les organisations syndicales. J'aimerais que cette démarche aboutisse aussi sur d'autres dossiers, comme celui de la sécurisation de l'emploi. Sans un accord unanime des organisations syndicales à ce propos, il faudra bien, monsieur le ministre, qu'on en reparle dans cet hémicycle.

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le ministre délégué, nous voterons donc en faveur de ces contrats de génération.

Pragmatique, ce projet de loi complète utilement le dispositif des emplois d'avenir. Il donne une cohérence à nos choix en faveur de l'emploi. Il est un signe positif, un signe d'espoir, un signe de soutien. Notre jeunesse en a besoin, la République doit agir. (Applaudissements sur les bancs des groupes RRDP, SRC et écologiste.)

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