Intervention de Francis Hillmeyer

Séance en hémicycle du 23 janvier 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Violences urbaines à mulhouse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrancis Hillmeyer :

Monsieur le président mes chers collègues, ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur.

Samedi dernier, à Mulhouse, une marche silencieuse réunissait plus de mille sapeurs-pompiers, accompagnés de leurs élus, pour sensibiliser la population aux risques qu'ils encourent, puisqu'ils sont désormais la cible des violences urbaines.

Le 31 décembre, simultanément, en plusieurs endroits de la ville, ils ont été pris au piège dans de véritables guets-apens, dont l'objectif était clairement d'atteindre leur intégrité physique, par le caillassage, l'usage de barres de fer et de cocktails Molotov ; un tramway a même été attaqué.

Vous étiez alors sur place, monsieur le ministre. En septembre 2012, vous aviez déjà annoncé, à la suite d'incidents similaires survenus à Mulhouse, le « retour de l'ordre républicain » partout, et nous en avions pris acte. Vous avez classé trois quartiers en zone de sécurité prioritaire, ou ZSP. Or, depuis 1996, six quartiers mulhousiens sont classés en zone urbaine sensible, ou ZUS, ce qui n'a pas empêché la montée en puissance des violences urbaines.

Quatre mois plus tard, le bilan de ce « retour de l'ordre républicain » dans les rues de Mulhouse est sans appel : malgré les détachements de CRS, les arrestations et les comparutions immédiates – je signale, à ce propos, que le tribunal de grande instance de Mulhouse s'est vu supprimer un poste –, la délinquance a atteint un niveau jamais vu auparavant.

Il est vrai, monsieur le ministre, que les sapeurs-pompiers exercent un métier dangereux, et qu'ils le savent. Cela fait partie de leur ADN : ils interviennent coûte que coûte et n'ont pas le droit de retrait. Mais s'ils acceptent ces dangers, c'est pour sauver des vies, non pour faire face à des combats de rue. Or, ils ne bénéficient pas, comme d'autres catégories de fonctionnaires en situation de risque, de la prime de sujétion pour exercice dangereux. Il serait légitime qu'elle leur soit attribuée.

Ma question est double. Monsieur le ministre, quelles mesures efficaces allez-vous prendre pour endiguer les violences urbaines à Mulhouse ? Quelles mesures concrètes allez-vous adopter pour protéger les sapeurs-pompiers qui attendent, de votre part, des réponses précises à leurs demandes ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UDI.)

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