Intervention de Najat Vallaud-Belkacem

Séance en hémicycle du 17 février 2016 à 15h00
Débat de contrôle sur la politique nationale en matière d'enseignement supérieur

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche :

Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés, c’est un plaisir que de nous retrouver cet après-midi pour ce débat autour de la stratégie nationale pour l’enseignement supérieur.

Je crois que, fondamentalement, quel que soit le banc où nous ayons pris place, une conviction nous anime tous, qui animait autrefois ceux qui, comme Jean Zay, Jean Jaurès ou Jules Ferry, ont défendu l’émancipation par l’école, par l’éducation et par la connaissance.

Cette conviction, Sandrine Doucet l’a bien exprimée : donner à nos concitoyens la possibilité d’accéder au savoir et à la connaissance, c’est donner à notre pays davantage de force et à nos existences davantage de sens.

Oui, l’avenir de la France dépend de son enseignement supérieur et de sa recherche. Ceux-ci déterminent notre capacité à avancer ensemble pour relever les défis qui sont les nôtres. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement en a fait un axe essentiel de sa politique.

Il n’est pas le seul. Partout où l’on tourne le regard, vers les puissances économiques actuelles comme vers les pays émergents, un même phénomène est à l’oeuvre : le niveau de qualification s’élève.

La Corée du Sud, avec 59 millions d’habitants, soit à peu près le même nombre qu’en France, compte 40 % d’étudiants de plus que nous, soit 3,3 millions d’étudiants en tout. Ce qui est vrai en Corée du Sud l’est aussi en Chine, aux États-Unis, en Inde ou au Brésil. Ce n’est pas un hasard. C’est un choix.

Ce choix est partagé par le Président de la République. Alors que 43,5 % des jeunes Français accèdent actuellement à un diplôme de l’enseignement supérieur, François Hollande a fixé l’objectif de 60 % d’une classe d’âge dans l’enseignement supérieur.

Aux questions d’aujourd’hui, cet objectif apporte des réponses fortes, qui prennent en compte les exigences du présent, les apports du passé et les perspectives de l’avenir.

Voilà pourquoi il y a au coeur de la stratégie nationale de l’enseignement supérieur, dont nous avons voulu débattre avec vous, un vaste mouvement de démocratisation et d’élévation du niveau des études dans notre pays.

Parce que je crois qu’une certaine confusion règne lorsque l’on évoque la démocratisation, à l’école comme dans l’enseignement supérieur, je veux commencer par être très précise : quand je dis « démocratisation », je ne dis pas « nivellement par le bas ».

Il est d’ailleurs étrange, quand on y pense, que, dans une démocratie comme la nôtre, le mot « démocratisation » provoque des réactions épidermiques. La démocratisation devrait être une ambition partagée par le peuple et par ses élus.

2 commentaires :

Le 18/02/2016 à 09:50, laïc a dit :

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"La Corée du Sud, avec 59 millions d’habitants, soit à peu près le même nombre qu’en France, compte 40 % d’étudiants de plus que nous, soit 3,3 millions d’étudiants en tout. Ce qui est vrai en Corée du Sud l’est aussi en Chine, aux États-Unis, en Inde ou au Brésil. Ce n’est pas un hasard. C’est un choix."

De deux choses l'une : ou bien leur niveau universitaire est très faible, ce qui fait que n'importe quel Coréen très moyen peut prétendre obtenir un diplôme du supérieur, ou bien les Sud Coréens sont intellectuellement supérieurs aux Français, ce qui facilite l'obtention d'un diplôme universitaire. Une troisième solution est possible également : les professeurs sud coréens notent honnêtement leurs élèves, tandis qu'en France ils ne pensent qu'à éliminer, à saquer, et à sélectionner le moins de monde possible pour ne pas déstabiliser un marché du travail déjà calamiteux.

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

Le 18/02/2016 à 09:54, laïc a dit :

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"Il est d’ailleurs étrange, quand on y pense, que, dans une démocratie comme la nôtre, le mot « démocratisation » provoque des réactions épidermiques. La démocratisation devrait être une ambition partagée par le peuple et par ses élus."

Mme la ministre est donc pour un renforcement de la pratique référendaire, car saurait-on parler de démocratie sans donner la parole aux citoyens ? Il faut savoir accorder ses actes à ses paroles.

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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