Intervention de Gilles Savary

Réunion du 10 février 2016 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Savary :

Vous avez deviné, monsieur le président, que j'allais un peu « enfoncer le clou » sur cette question, mais j'allais poser aussi une autre question, sur l'aéronautique. Comment le CGI vit-il la concurrence aéronautique entre les deux grands, États-Unis et Europe, sachant qu'aux États-Unis, le secteur, dual, bénéficie d'aides d'État cachées derrière des dépenses de recherche-développement militaires ? Comment envisage-t-il le PIA 3 en ce qui concerne l'aéronautique ?

En ce qui concerne les transports, je n'ai pas été ébloui par la réponse qui nous a été donnée, selon laquelle le secteur serait moins exposé au risque. Les investissements en question, en particulier ferroviaires, sont très exposés au risque, notamment pour les investisseurs privés. Nous l'avons vu avec Eurotunnel, nous l'observons aujourd'hui avec les concessions Perpignan-Figueras – le dépôt de bilan est engagé – ou Tours-Bordeaux.

Les crédits engagés dans le cadre de partenariats public-privé (PPP), y compris les crédits Juncker, supposent un taux de retour sur investissement. Or, en réalité, les investissements en question sont plutôt des investissements intergénérationnels, dont le temps de retour est long. C'est donc à la puissance publique de les prendre en charge, qu'il s'agisse d'investissements de renouvellement ou d'équipements nouveaux. De ce point de vue, je partage le point de vue de mon collègue, notre portefeuille ne manque pas d'énormes investissements, comme le Lyon-Turin, le canal Seine-Escaut, les projets de lignes à grande vitesse (LGV), sans parler de la maintenance, pour laquelle il manque entre 1 et 2 milliards d'euros, si on compare les montants qui lui sont consacrés en France à ceux des budgets allemand ou britannique. Bref, ces investissements qui ne sont pas compatibles avec la mobilisation des fonds Juncker ne devraient-ils pas être budgétés et rester dans le budget de l'État, pour le dire de manière abrupte ? Sinon, comment envisagez-vous d'y participer et pourquoi n'allez-vous pas sur ces grands projets qui, aujourd'hui, attendent des financements, comme le grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), les LGV promises ici ou là, la ligne Lyon-Turin ou le canal Seine-Escaut ?

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