Intervention de Ibrahim Aboubacar

Séance en hémicycle du 5 février 2016 à 15h00
Protection de la nation — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIbrahim Aboubacar :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, nous sommes invités par le Président de la République et le Gouvernement à apporter une partie de notre réponse collective aux agressions dont nous sommes la cible. Cette réponse, de niveau constitutionnel, vient compléter la réponse législative ordinaire, l’action quotidienne de nos forces de l’ordre et de nos services de renseignement, ainsi que l’engagement de nos forces armées dans le monde, et maintenant sur le territoire national, pour la même cause.

Que voulons-nous faire ? D’abord, donner à l’État de droit les moyens de lutter efficacement contre des ennemis déclarés de la Nation, des ennemis d’un genre nouveau. Mais aussi manifester notre attachement inébranlable à la devise républicaine, « Liberté, égalité, fraternité », et notre volonté de lui maintenir tout son sens sur l’ensemble du territoire de la République.

L’ampleur du défi qui nous est lancé par les barbares devrait nous obliger, par l’unité nationale, à apporter une réponse forte, digne, claire, qui évite tous les écueils ou amalgames – et les semaines qui viennent de s’écouler nous ont montré qu’ils sont nombreux !

Protéger la Nation contre ces ennemis d’un genre nouveau suppose qu’on les regarde et qu’on les nomme sans faiblesse. Ce sont des personnes qui, des trois piliers de la devise républicaine, méconnaissent la liberté et sont impénétrables à la fraternité. S’associant à un projet de destruction de la Nation, tuant aveuglément des individus, français ou non, ils s’écartent de la fraternité, de l’humanité même, et ils méritent d’être dénommés terroristes. Ciblant dans leurs tueries des symboles de notre mode de vie, voulant empêcher des personnes de choisir librement leur manière de vivre, ils entravent le vivre ensemble et combattent la liberté. S’associant dans ces projets à des groupes extérieurs, fussent-ils non étatiques, ils sont des traîtres à la Nation.

Qu’ils commettent ces actes en allégeance à un groupe terroriste qui se réclame d’une conception erronée de l’islam nous conduit à les dénommer terroristes islamistes ou djihadistes. En disant cela, nous ne les confondons pas avec l’immense majorité des musulmans du monde, qui sont tout aussi victimes que nous de cette barbarie, en Syrie, en Irak, mais aussi en Tunisie, au Mali, en Indonésie et partout ailleurs.

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