Intervention de Guy Bailliart

Réunion du 20 janvier 2016 à 9h45
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Bailliart :

Personne n'a encore parlé du paysage. Ce que l'on appelle restauration, qui a une connotation plutôt valorisante, est ressenti par beaucoup de gens comme une destruction de leur paysage. Il faut prendre en compte cet élément. Nombre de ces obstacles sont historiques et en sont venus à constituer en eux-mêmes un paysage, qui pour tout le monde est le paysage de la rivière.

Ensuite, il y a rivière et rivière… Il y en a qui se contentent de couler et d'autres qui ont ou ont eu des usages industriels ou agricoles, ou qui peuvent avoir des usages touristiques qui ne sont pas nécessairement compatibles avec la destruction des barrages. Le rapport indique que la moitié des ouvrages n'ont pas d'usage avéré. Mais il y a une différence entre un ouvrage qui est construit dans un but précis et un autre dont l'usage est apparu après coup – avec la pratique du kayak, par exemple.

Pour ma part, je n'aime pas beaucoup le terme « restaurer » : on a l'impression qu'il s'agit de retrouver un âge d'or tandis que la population considère que la rivière est tout à fait à son goût. Je préférerais que l'on parle d'aménagement plutôt que de restauration qui me paraît avoir un côté par trop messianique.

Il faudrait que tout le monde soit d'accord pour que les travaux soient réalisés de l'aval vers l'amont. Tant qu'il restera un grand barrage en aval, les poissons migrateurs ne pourront pas passer et toute autre opération d'aménagement n'aura pas grand intérêt – pire, elle sera subie comme une inutile contrainte par les gens qui vivent en amont.

Enfin, je précise que le Conservatoire du littoral peut déjà intervenir en milieu non maritime. Cela dit, ce serait peut-être une bonne idée que de le solliciter.

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