Intervention de Éric Woerth

Réunion du 20 janvier 2016 à 9h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth :

Merci de ce travail. Vous décrivez une stratégie de l'empilement qui est d'ailleurs assez classique, et assez souvent dénoncée par la Cour des comptes. L'institution connue des élus locaux, c'est en général la mission locale, financée pour partie par l'État, pour partie par les collectivités territoriales, et qui doit jouer un rôle de guide des jeunes vers les différents dispositifs d'aide et d'accompagnement. J'ignore l'étendue des disparités entre les différentes missions locales.

Il y a au fond, le président Gilles Carrez l'a souligné, deux catégories de dispositifs : ceux qui relèvent plutôt du contrat, de l'emploi, et ceux qui relèvent plutôt d'un accompagnement personnalisé. Les premiers sont plus chers que les seconds, mais il ne faut pas, à mon sens, privilégier les moins onéreux : il faut privilégier ceux qui fonctionnent. Soutenir tout au long de la vie quelqu'un qui ne peut pas s'insérer dans la vie professionnelle coûte en effet très cher à notre société – en dehors même de l'aspect proprement humain de telles situations.

Il me semble qu'il faudrait surtout établir des comparaisons avec le coût d'une année scolaire – une dizaine de milliers d'euros au lycée, de 7 000 à 8 000 euros au collège. Ces jeunes sont sortis du système scolaire, et lui font finalement faire des économies ; dès lors qu'ils coûtent à peu près, dans d'autres cadres, ce qu'ils coûteraient dans un collège ou un lycée, on ne peut pas être choqué du coût des dispositifs d'aide. Même un montant de 15 000 euros ne me gênerait pas si ces jeunes sont repris en main, retrouvent des repères, et ont à nouveau des chances de trouver un emploi. L'EPIDe ou les écoles de la deuxième chance sont plutôt efficaces, même s'ils sont très chers, ce qui est normal, l'encadrement étant très renforcé.

Encore une fois, il me semble qu'il faut garder à l'esprit le coût d'une année au collège ou au lycée. Il n'y a pas de raison, sous prétexte qu'un jeune a quitté le système scolaire, de dépenser pour lui moins d'argent que pour ceux qui y sont restés.

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