Intervention de Marie-Christine Dalloz

Réunion du 20 janvier 2016 à 9h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Christine Dalloz :

Ce rapport est fondamental. Il y a une prise de conscience collective des difficultés que rencontrent ces jeunes décrocheurs pour s'insérer dans la société. C'est tout l'enjeu de la garantie jeunes – dont je souligne que vous ne savez trop qu'en faire… C'est un accompagnement, mais vers quoi ? Elle ne permet pas d'aller vers l'emploi ! On fait un bout de chemin avec ces jeunes, mais comment peuvent-ils sortir de ce dispositif ? Passent-ils tout simplement au RSA ? Ce sont des questions qu'il faut poser.

Il est urgent de tirer les leçons de ce rapport. On ne sait plus qui est le pilote dans l'avion : faut-il s'adresser à l'éducation nationale, à Pôle emploi, aux régions, aux départements, à la mission locale… ? Certaines villes ont également voulu mettre en place des écoles de la deuxième chance. Nous disposons d'outils très nombreux, et nous ne sommes jamais sûrs d'utiliser le plus adapté. Il y a des places vacantes, mais aussi des sureffectifs.

S'agissant par exemple des emplois d'avenir, vous citez le chiffre de 36 000 entrées pour un coût élevé de 24 000 euros par jeune, et un coût global de 435 millions d'euros en 2014. Vous notez que nous n'avons pas assez de recul pour juger l'efficacité de ce dispositif. Mais je serais curieuse de savoir si les jeunes, à l'issue d'un emploi d'avenir, trouvent un véritable emploi. Le pire serait que cette voie, sur laquelle nous les avons emmenés, soit une impasse, et qu'ils retombent dans la précarité. Or le danger est réel.

Il aurait été intéressant de mesurer l'efficacité de chaque dispositif. Pour établir des comparaisons – ce qui sera difficile – il faudra notamment des critères homogènes. Vous avez, de manière très élégante, souligné que ce ne serait pas une tâche facile. Mais nous ne pouvons pas continuer de consacrer 1,9 milliard d'euros à un système si peu efficient. Il faudra avoir le courage de supprimer des dispositifs, car certains sont à la fois onéreux et inefficaces. Le plus grave, c'est que nous faisons naître des espoirs qui ne se concrétisent pas.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion