Intervention de Vincent Bretagnolle

Réunion du 12 janvier 2016 à 17h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Vincent Bretagnolle :

Nous avons mené des expériences dans ce domaine, en empêchant les abeilles d'atteindre les fleurs pour les polliniser ; à la fin de la saison culturale, nous avons collecté les graines produites, d'une part par les plantes auxquelles les pollinisateurs avaient eu accès, d'autre part par les plantes non pollinisées. Dans ce contexte extrême où aucune pollinisation ne se fait – un contexte créé de façon expérimentale, auquel nous ne devrions normalement pas aboutir en conditions réelles –, on observe des chutes de rendement très importantes, de l'ordre de 70 % pour le colza et de 50 % pour le tournesol.

Nous avons également mené des expériences en sens inverse, en essayant de déterminer si une plus grande présence de pollinisateurs augmentait les rendements. À l'issue de deux années d'études – il nous faudra au moins deux années supplémentaires avant de tirer des conclusions définitives, afin de tenir compte des variations météorologiques –, nous avons constaté que l'augmentation du nombre de pollinisateurs se traduisait par une augmentation du rendement du tournesol, en quantité comme en qualité. D'autres études sur le même thème ont abouti sensiblement aux mêmes résultats, ce qui tend à démontrer que les pollinisateurs sont utiles aux cultures, même si l'on a créé par sélection des variétés de plantes ayant la capacité de se passer – dans une certaine mesure – des pollinisateurs.

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