Intervention de François de Rugy

Séance en hémicycle du 12 janvier 2016 à 15h00
Débat sur les politiques publiques en faveur de la mixité sociale dans l'éducation nationale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

Madame la ministre, mes chers collègues, je veux à mon tour saluer la qualité de ce rapport et souligner que pour nous, l’absence de mixité sociale en milieu scolaire est très préjudiciable et concentre les difficultés, pour les enseignants comme pour les élèves des collèges et des écoles du premier degré, et cela dans des quartiers qui connaissent déjà des difficultés sociales.

On voit aujourd’hui les limites des politiques réparatrices. On attribue plus de moyens à certains établissements, par le biais de l’éducation prioritaire – c’est normal et il faut le faire – mais ce n’est qu’une politique réparatrice.

L’élément le plus structurant est la politique d’urbanisme et de logement, il faut le rappeler, car c’est elle qui détermine l’existence – ou non – d’une forme de séparatisme scolaire. Je ne reprendrai pas, pour ma part, l’expression d’apartheid social employée par le Premier ministre, car je considère qu’elle est trop dure, mais c’est le point le plus difficile à faire bouger.

Il faut donc prendre rapidement des mesures pragmatiques pour améliorer la mixité sociale dans l’éducation nationale, madame la ministre, et je soutiens votre démarche d’expérimentation.

Je voudrais apporter mon appui à deux propositions.

La première est la proposition no 9 du rapport visant à réformer la carte scolaire sur une base intégrant davantage la carte des transports en commun – cela ne vous étonnera pas de la part d’un écologiste. Dans les zones urbaines, grâce au réseau de transports en commun, il nous est possible d’extraire les élèves de leur quartier pour qu’ils intègrent un autre collège, ce qui permet un certain brassage – à condition de ne pas allonger les temps de parcours.

J’appuie également la proposition no 8 du rapport. Il s’agit, tout en sachant que ce n’est sans doute pas possible en fin de mandat, de procéder à une restructuration plus profonde de la carte scolaire et d’envisager la suppression de ces collèges qui sont pris dans une spirale d’échec et dont les effectifs sont en baisse. Quelques collèges de l’agglomération nantaise comptent moins de deux cents élèves. Cela n’est pas viable et nuit à la qualité pédagogique des enseignements proposés aux élèves.

Quel est votre avis, madame la ministre, sur ces deux propositions ?

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