Intervention de Stéphane Demilly

Séance en hémicycle du 12 janvier 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Fermeture de l'usine pentair de ham

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Demilly :

Monsieur le Premier ministre, l’industrie de notre pays a perdu plus de 41 000 emplois en 2015. Et l’année s’est achevée sur une nouvelle annonce de suppression d’emplois par l’entreprise Pentair à Ham, dans la Somme.

Je veux ici vous en exposer la situation sous la forme d’une charade, que j’intitulerai la charade de l’inacceptable et de la provocation.

Mon premier a un carnet de commandes bien rempli, mon deuxième réalise près de 20 % de marge brute, mon troisième a donné, ces dernières semaines, quarante-six heures de travail hebdomadaire à ses salariés pour répondre à une forte demande, et mon quatrième compte, parmi ses plus importants clients, de nombreuses entreprises dont l’État est actionnaire.

Mon tout, monsieur le Premier ministre, est une usine qui va fermer ses portes au coeur de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie sans que le Gouvernement réagisse ! L’ironie de cette charade peut sembler choquante, mais elle n’est pas à la hauteur du cynisme dont ont fait preuve les dirigeants de ce groupe américain, qui, la veille du 25 décembre – vous entendez bien, du 25 décembre ! – ont annoncé en guise de cadeau de Noël aux 133 salariés de l’usine, à la stupéfaction générale, leur licenciement pur et simple.

Avec le président de la région, Xavier Bertrand, nous avons rencontré le comité de direction de ce groupe vendredi dernier. Nous lui avons fait part de notre totale incompréhension ainsi que du désarroi des salariés face à l’annonce de cette fermeture injustifiée du site de Ham et aux réductions d’effectifs envisagées sur ceux d’Armentières et de Saint-Ouen l’Aumône.

Le 18 janvier prochain, lors de la réunion du comité central d’entreprise, la direction va probablement confirmer cette fermeture, le jour même – autre ironie de l’histoire ! – où le Président de la République présentera son plan d’urgence pour l’emploi. Mais pour Ham, il sera trop tard !

Monsieur le Premier ministre, l’État-client a son mot à dire. Ne pas réagir, c’est cautionner cette fermeture ! Je vous en conjure, prenez l’initiative d’une rencontre en urgence avec les plus hauts responsables de ce groupe industriel, car une fois de plus, le 18 janvier, il sera trop tard !

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