Intervention de Dominique Potier

Réunion du 15 décembre 2015 à 16h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

À mon tour, je tiens à saluer l'initiative de Mme Brigitte Allain qui s'inscrit dans les multiples combats que nous menons dans la présente législature en faveur de l'agro-écologie, de l'agriculture de proximité, des circuits courts, des relocalisations et de diverses régulations.

Il y a plusieurs décennies, Fernand Braudel, historien de l'école des Annales, né en Lorraine, avait tranché ce débat en disant que les économies les plus résilientes sont celles qui sont, à la fois, inscrites dans un écosystème local dense et tournées vers le monde. C'est ce que vous proposez, Madame la rapporteure, en renforçant cet enracinement dans la proximité.

Ce qui m'intéresse avant tout dans votre démarche, c'est le processus. Comment l'agriculture, aujourd'hui emprisonnée dans un certain corporatisme et livrée à tous les vents du libéralisme et de la mondialisation sans foi ni loi, peut-elle retrouver, à partir de ses externalités environnementales, un ancrage local ? M. le ministre de l'agriculture a évoqué tout à l'heure, lors de son audition par la Commission, le programme « 4 pour mille » dans le cadre de la COP21 et les contrats internationaux avec l'Afrique. L'agriculture doit retrouver un ancrage local pour contribuer à la lutte contre le changement climatique, à la préservation de la biodiversité et de la qualité de l'alimentation, qui est le premier vecteur de santé. Cette proposition de loi s'inscrit dans ce récit républicain d'une agriculture qui peut à nouveau coopérer avec toutes les forces d'un territoire et créer des passerelles entre la ville et la campagne, réenchanter le dialogue entre le monde rural et le monde urbain et redonner de l'espérance à des campagnes qui en ont bien besoin.

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