Intervention de Antoine Herth

Séance en hémicycle du 17 janvier 2013 à 15h00
Tarification progressive de l'énergie — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Herth :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, nous examinons aujourd'hui la proposition de loi visant « à préparer la transition vers un système énergétique sobre », nouvel avatar du texte sur la tarification progressive de l'énergie – que l'on pourrait d'ailleurs à présent appeler « Diverses dispositions touchant à l'énergie » – qui nous avait déjà été présenté en octobre dernier, un peu à la va-vite.

À cette occasion, l'opposition n'avait pas manqué de souligner les nombreuses imperfections de ce projet, ainsi que son côté daté – vintage, comme on dit maintenant – tant il s'inspire d'un modèle économique dirigiste suranné. Même nos collègues communistes ont fini par nous rejoindre sur cette analyse, allant jusqu'à provoquer le rejet du texte. C'est donc la censure du Sénat, pourtant réputé à gauche, qui nous permet de l'examiner à nouveau.

Dans l'intervalle, il a été largement réécrit : outre son changement d'intitulé, c'est l'intégralité de son article 1er, et donc le coeur même du dispositif, qui a été remanié. Faut-il y voir l'aveu que la première mouture du texte avait pour seul but de meubler un début de session anémique ? Ou bien est-ce une nouvelle déclinaison du slogan – que je ne peux m'empêcher de citer – « Le changement, c'est maintenant » ?

Ces péripéties pourraient prêter à sourire si le sujet n'était aussi important, à savoir le prix de l'énergie. Lorsque de surcroît il s'agit de réguler et d'orienter, le moins qu'on puisse attendre est une matière législative qui soit claire et compréhensible. Pour ma part, je reste perplexe devant tant de nonchalance à l'égard d'un sujet aussi grave. Vous en conviendrez, tout cela n'est pas très sérieux et donne un sentiment d'improvisation permanente.

De même, les conditions d'examen du texte par l'Assemblée ne sont toujours pas optimales. Pouvait-on d'ailleurs honnêtement faire pire ? Le texte a une nouvelle fois été inscrit à l'ordre du jour dans la précipitation. Était-il réellement si important de l'examiner lors de cette semaine de rentrée, un jeudi et un vendredi, de façon à ce que le moins possible de nos collègues puissent être présents en pleine période de voeux ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion