Intervention de Laurent Furst

Réunion du 2 décembre 2015 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Furst :

Merci, monsieur le président, de nous permettre d'avoir ces débats dans le calme, la sérénité et l'amitié.

La COP21 peut être appréhendée à deux niveaux différents : la recherche d'un consensus sur un objectif, mais aussi la construction d'une conscience mondiale, qui s'élabore réunion après réunion. En cela, la contribution de cette COP est importante, comme le seront les suivantes et le furent les précédentes : l'échec de Copenhague, lui-même, a été un élément constitutif de cette prise de conscience.

Je note, par ailleurs, que l'on ne parle plus de la notion de « peak oil » – « pic pétrolier » –, en raison du développement des gaz de schiste, des pétroles bituminés et des nouveaux gisements découverts au large des côtes et en Arctique. On croyait hier que le problème se réglerait par lui-même, puisqu'il n'y aurait plus de pétrole. Désormais, on est entré dans une logique simple : l'homme doit renoncer à consommer de l'énergie fossile, non du fait de la nature, mais du choix qu'il opère.

Si les pays occidentaux sont peut-être culturellement et économiquement armés et pourront financer leur transition énergétique, les six septièmes de l'humanité ne pourront se développer que s'ils ont accès à une énergie peu chère. Or, on voit mal l'humanité en croissance renoncer à la consommation. Dès lors le problème est devenu mondial et ne se pose pas dans les seuls pays occidentaux, et encore moins en France où d'ailleurs nous émettons moins de GES que bien d'autres nations. Comment faire en sorte, de ce fait, que la consommation d'énergie fossile soit dépassée technologiquement pour les pays du Sud ? C'est bien dans le développement de technologies nouvelles et leur diffusion à faible coût dans ces pays que l'on trouvera les solutions au problème des gaz à effet de serre, pour que l'homme renonce enfin à consommer ce que la nature lui offre pourtant à profusion.

Ces questions me semblent relever de trois domaines : climatique, économique et éthique. À cet égard, il est un indicateur que j'aimerais connaître : quelle quantité d'émissions de CO2 chaque homme de la planète peut-il émettre pour qu'on ne dégrade pas le climat – ce qui devrait constituer l'objectif de tous les habitants du monde ?

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