Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 28 octobre 2015 à 16h15
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Nous vous remercions, monsieur le ministre, d'être parmi nous cet après-midi. Nous souhaiterions que vous nous fassiez le point sur les engagements extérieurs de nos forces et sur l'efficacité du dispositif Sentinelle. Comment évolue le rapport de force en Irak et en Syrie ? L'armée irakienne a avancé, notamment à Baïji, mais la situation reste instable. Nous nous interrogeons sur l'apport respectif de la coalition internationale et des milices chiites dans ces derniers développements. Seul un tiers des missions de la coalition conduites en Irak aboutiraient à des frappes : est-ce bien le cas ? Pouvez-vous nous confirmer que les Russes ont décidé d'intervenir en Syrie car Damas était sur le point de tomber ? Est-ce exact que 80 % des frappes russes ne visent pas Daech ? Avons-nous obtenu des assurances de la part des Russes pour que leurs opérations n'atteignent pas l'Armée syrienne libre (ASL) ? Quelle est votre appréciation de l'engagement russe, notamment par rapport à celui de la coalition ? Est-il susceptible de changer l'issue de la guerre ? Selon la presse, la coalition contre Daech aurait marqué une pause dans ses frappes en Syrie depuis quelques jours, alors que les sorties russes se poursuivaient : ces informations sont-elles vraies ? Si elles le sont, comment devons-nous les interpréter ? Le 8 octobre dernier, une mission de la France a frappé un centre d'entraînement de combattants étrangers dans le sanctuaire syrien de Daech, près de Raqqa.

Pourriez-vous nous dresser un état des lieux de l'opération Barkhane ? Quel est son bilan ? Comment évolue la menace terroriste en Afrique subsaharienne ? Au Mali, la situation s'est améliorée, et les affrontements entre la plateforme pro-gouvernementale et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) se sont apaisés ; en outre, la mise en oeuvre de l'accord pour la paix et la réconciliation semble progresser. Quelle est votre appréciation de la situation actuelle et de la suite ? Depuis quelques mois, l'emprise de Boko Haram sur le terrain s'est réduite, essentiellement grâce au mécanisme de coordination mis en place pour que les Africains prennent le plus possible en charge leur sécurité. Les 9 et 10 novembre 2015, vous allez à nouveau réunir le Forum sur la paix et la sécurité avec vos homologues à Dakar : pouvons-nous espérer que les Africains acceptent d'assumer davantage de responsabilités ?

Monsieur le ministre, vous m'avez demandé de vous représenter dans un groupe de travail de haut niveau portant sur les programmes de recherche liés à la politique de défense européenne. Le conseil européen de décembre 2013 a lancé ce que le jargon bruxellois nomme une action préparatoire ; pour la première fois, la Commission européenne pourrait financer sur son propre budget des programmes de recherche destinés à la défense. Cette orientation me semble heureuse, car nous devons anticiper les évolutions technologiques pour préserver l'autonomie stratégique de nos industries de défense. Cela requiert la mobilisation d'une enveloppe importante – d'un montant de l'ordre de 100 millions d'euros –, qui pourrait financer deux ou trois grands programmes de recherche d'avenir en lien avec le remplacement des plateformes de combat au-delà de 2030. On se situe évidemment très en amont des développements industriels, à l'image du programme européen de drone de combat Neuron. Afin de compenser le déficit chronique d'investissements européens dans les technologies d'avenir, les industriels doivent utiliser efficacement ce nouvel outil de financement, sans altérer les investissements nationaux existants. Votre sentiment sur ce sujet nous serait précieux, monsieur le ministre.

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