Intervention de Corinne Bouchoux

Séance en hémicycle du 16 novembre 2015 à 16h10
Débat sur la déclaration du président de la république

Corinne Bouchoux :

Il faut lutter contre les criminels qui viennent d’ailleurs, mais aussi examiner la question de ceux qui basculent ici via internet et partent vers de funestes expéditions.

Puisqu’il n’est pas possible en démocratie d’arrêter des personnes juste parce que leur nom figure dans un fichier, il est important de mettre en place des mesures appropriées, qui respectent les libertés individuelles. Deux rapports parlementaires ont proposé des pistes, même si toutes ne suscitent pas notre enthousiasme. Il faut un travail conjoint de toute la représentation nationale et de l’exécutif pour soutenir une résistance sans faille face à la barbarie.

C’est le Paris jeune, progressiste, multiculturel qui a été frappé, des gens jeunes et des gens venus d’ailleurs. Par ces attaques, les terroristes nous disent leur haine du vivre ensemble, du plaisir, du dialogue, de la jeunesse, de la culture, de l’éducation et de la musique. Raison de plus pour rester attentifs à ces lieux et à ces pratiques qui rassemblent, épanouissent, émancipent. Nous devons demeurer unis face au deuil, mais aussi tout mettre en oeuvre pour que les commanditaires et leurs complices ne puissent agir à nouveau.

Plus que jamais, nous restons attachés à nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Nous allons nous relever ensemble de cet effroyable massacre, ne pas renoncer à la COP21 – ma collègue Cécile Duflot l’a dit, c’est une partie de la solution –, être capables d’organiser des élections, d’aller voter, et se rappeler qu’au-delà de la réponse sécuritaire, la solution pour tout, ici et ailleurs, se trouve dans l’éducation. (Applaudissements sur quelques bancs.)

La barbarie de ces actes sanguinaires résonne avec l’effroi que nous voyons dans les yeux des Syriens qui cherchent refuge en Europe. Parce que la nation peut être attaquée, des mesures d’urgence ont été prévues par la Constitution et par nos lois. Leur force est leur caractère provisoire et exceptionnel. Leur efficacité est leur référence à nos principes. Combattre ceux qui veulent tuer nos libertés en rognant sur nos libertés, c’est leur donner raison.

Les considérations religieuses ou culturelles sont de fausses pistes, sur lesquelles veulent nous entraîner les fomenteurs de guerre civile : c’est l’intégrisme, et la barbarie qui lui est associée, que nous combattons ensemble.

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