Intervention de Patrice Carvalho

Réunion du 4 novembre 2015 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Carvalho :

Quand un patron veut faire passer une politique, ce n'est pas compliqué : il crée les conditions pour y parvenir. Je l'ai vécu dans l'entreprise où je travaillais : quand on était en grève pour les salaires, le patron publiait le salaire moyen brut de l'entreprise pour nous opposer les uns aux autres et calmer le jeu. Quand on veut mettre en cause la fonction publique, on dit que les fonctionnaires sont des nantis. En cas de conflit à la SNCF, on dit la même chose des cheminots. C'est toujours un peu le même procédé et je regrette que notre Premier ministre ait traité des salariés d'Air France de voyous, même si je ne prône pas le déshabillage des gens. Dans un conflit aussi dur, on vise l'apaisement et on ne se positionne pas comme ça. À mon sens, le Premier ministre a pris une position politique claire.

Dans un autre registre, je pense qu'il n'est pas légitime qu'Air France bénéficie du CICE. Il est tout aussi anormal que les dirigeants d'Air France se distribuent des salaires à de tels niveaux, et qu'ils ne participent pas aux efforts qu'ils demandent aux autres. Quant aux médias qui vivent de la publicité d'Air France, ils ne peuvent pas être de votre côté. Le jour où les syndicats seront capables de donner des millions à ces journaux, vous pourrez faire passer vos messages, mais il va falloir attendre longtemps : les cotisations syndicales risquent d'être un peu chères pour assumer ce coût…

Vos interventions m'inspirent aussi une question : est-on toujours en sécurité quand on prend l'avion ? Vous annoncez que 1 000 postes de pilotes ont été supprimés, tandis que le PDG explique que le volume du travail est toujours le même, c'est-à-dire qu'il y a toujours autant d'avions dans le ciel. Comment la sécurité est-elle assurée ? Je suis un peu inquiet.

Vous avez déclenché le droit d'alerte et vous avez demandé une étude économique au CCE. Pourrait-on avoir les conclusions de cette étude qui pourraient nous éclairer ?

Enfin, chers collègues de droite, vous étiez quarante lors de l'audition du PDG et vous n'êtes plus que sept à présent. C'est un peu dommage.

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