Intervention de Pierre-Henri Lienemann

Réunion du 4 novembre 2015 à 9h30
Commission des affaires sociales

Pierre-Henri Lienemann, de l'Union nationale des syndicats autonomes de l'aérien, UNSA Aérien :

Je suis Pierre-Henri Lienemann, de l'UNSA Aérien qui représente les personnels au sol. À mon avis, il est très important d'affirmer que l'avenir d'Air France passera par l'innovation et la croissance et non pas par l'attrition. Or un tableau officiel de la direction montre que seulement 40 millions d'euros seront consacrés à la croissance et à l'innovation en trois ans dans une entreprise qui, rappelons-le, réalise 16 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

Que nous propose-t-on actuellement ? On nous propose de ne pas acheter d'avions, de ne prendre aucune initiative. Un exemple très simple va illustrer mon propos. Toutes les compagnies concurrentielles internationales ont installé un accès wifi à bord de leurs avions. Pour Air France, un tel équipement représenterait un investissement d'environ 500 000 euros par avion, soit 50 millions d'euros au total. Aucune décision n'est prise en ce sens alors que la clientèle dite à haute contribution, la plus rentable, demande ce type de prestation. En ce qui concerne la révolution digitale, Air France a fait des efforts réels et importants, mais on n'en fait jamais assez dans ce domaine à l'heure actuelle.

Dans les services informatiques, qui agissent sur la totalité de nos activités, 300 à 400 emplois ont été supprimés en trois ou quatre ans. Air France avait un savoir-faire informatique reconnu, des outils qui généraient des recettes. Actuellement, nous en sommes à acheter des solutions externes à Lufthansa ! Alors que nous avions des traitements de très haute qualité, nous avons arrêté nos développements et nous avons acheté à Lufthansa Systems le logiciel qui permet de calculer les plans de vol. Ces traitements sont importants pour la sécurité mais aussi pour les finances : ils permettent d'optimiser les frais de carburants et de redevance.

Pour le traitement de nos recettes commerciales – le calcul de l'estimation de nos rentrées et leur répartition par réseaux et par vols – nous avions un logiciel de très haut niveau mais, depuis l'externalisation de l'informatique, nous avons également acheté un logiciel à Lufthansa Systems. Notre compagnie, qui dit vouloir préparer son avenir, paie des royalties à nos concurrents pour disposer de traitements informatiques particulièrement sensibles. Il est clair que la logique d'attrition, qui nous est proposée à travers Perform 2020, ne nous permettra pas d'être compétitifs et de retrouver le chemin de la croissance ; elle condamne notre compagnie.

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