Intervention de Laurence Abeille

Réunion du 27 octobre 2015 à 16h45
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Abeille :

Cet amendement vise à interdire le chalutage en eaux profondes, extrêmement néfaste pour la biodiversité. Il a même été démontré à plusieurs reprises qu'il n'a quasiment aucun intérêt économique.

J'avais proposé cet amendement lors de l'examen du projet de loi relatif à la biodiversité ; il a été rejeté en séance publique à une majorité de quatre voix seulement. En revanche, il a été adopté par la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire au Sénat. Il est temps que nous prenions position sur ce sujet.

La pêche en eaux profondes vise des espèces comme le grenadier de roche, que l'UICN considère comme en danger d'extinction. Les prises accessoires sont très nombreuses : des espèces de requins menacées se font massivement prendre dans les filets. Ce chalutage détruit des espèces à la biodiversité remarquable encore largement méconnues. Il nous prive d'un important potentiel de développement futur, notamment de la connaissance d'espèces qui pourraient avoir un intérêt sur le plan médical. Si nous souhaitons que l'économie bleue soit durable, il faut préserver ce potentiel.

Selon l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER), la pêche en eaux profondes ne concerne vraiment sur le plan économique qu'une dizaine de navires. Aucun d'entre eux ne pratiquant cette pêche à plein temps, ils pourraient fort bien être reconvertis, et l'interdiction de cette pêche ne détruirait pas d'emplois.

Lors de la table ronde sur la pêche en eaux profondes, organisée conjointement avec la commission des affaires européennes de l'Assemblée, le 26 novembre 2013, les députés souhaitant l'interdiction étaient nombreux. Finissons-en avec une pratique extrêmement préjudiciable !

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