Intervention de Stéphane le Foll

Séance en hémicycle du 2 novembre 2015 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2016 — Agriculture alimentation forêt et affaires rurales

Stéphane le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement :

La question de la filière porcine revêt trois grandes dimensions.

La première est le traitement d’une situation d’urgence. De nombreuses entreprises porcines connaissent de graves difficultés liées à une situation de marché, qu’il faut résoudre rapidement.

La seconde est la nécessité d’engager une réforme structurelle de la filière, notamment en Bretagne. Nous ne pourrons pas demeurer dans la situation actuelle. On ne peut pas laisser croire que le maintien d’un prix unique, s’appliquant à tous de la même manière, permettra à terme de conquérir des parts sur le marché national, à l’échelon européen et à l’international. Nous ne ferons pas l’économie d’un débat ouvert sur cette question. Je veux non seulement traiter une crise mais redonner un avenir aux éleveurs de porcs français, essentiellement bretons.

En troisième lieu, les difficultés s’expliquent par la connexion de plusieurs facteurs, dont l’embargo russe sanitaire et diplomatique, décidé il y a un an.

L’embargo sanitaire a été décrété en raison de la présence de peste porcine africaine dans certains pays limitrophes de la Russie, notamment les États baltes et la Pologne. Sa levée nous permettrait de recommencer à exporter une partie de la production que la France, particulièrement la Bretagne, envoyait en Russie.

J’ai fait une démarche en ce sens, en me rendant en Russie. Ce déplacement, j’en conviens, a fait moins de bruit que celui d’autres personnalités politiques. J’ai travaillé à débloquer l’embargo sanitaire, ce qui débouchera sur des propositions adressées par la Commission européenne à la Russie. Si la Commission est en train de négocier, nous avons été précurseurs pour la réouverture des discussions.

La Russie considère que, compte tenu de l’impact de la peste porcine africaine, la levée d’une partie de l’embargo ne peut pas concerner des pays touchés par ce problème sanitaire. C’est pourquoi il faut envisager un report vers les autres pays.

L’Union européenne formulera une proposition. J’espère que la discussion, qui s’engage sous de bons auspices, débouchera le plus rapidement possible. J’utilise là une formule diplomatique, mais le ministre de l’agriculture français ne saurait s’expliquer autrement. C’est grâce à nous que la discussion s’est engagée entre la Russie et l’Union.

Toutefois, pour en revenir à la première question, il faudrait que nous soyons capables d’exporter en Russie autre chose que des abats et du gras.

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