Intervention de Gilda Hobert

Réunion du 27 octobre 2015 à 21h00
Commission élargie : finances - affaires culturelles

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilda Hobert :

Je me réjouis que le Sénat ait adopté en première lecture, la semaine dernière, la proposition de loi de Brigitte Bourguignon visant à protéger les sportifs de haut niveau et professionnels.

Avec une augmentation de 17 % de l'enveloppe allouée au ministère de la ville, de la jeunesse et des sports, ce sont un peu plus de 621,5 millions d'euros qui ont été octroyés à la mission « Sport, jeunesse et vie associative ». Le budget pour 2016 est en forte augmentation : plus 32,8 % par rapport aux crédits de paiement pour l'année 2015. Cet effort budgétaire considérable, consenti dans un contexte économique difficile, reflète la détermination infaillible de la politique du Gouvernement sur cette mission.

Des choix vertueux ont été faits en faveur des quartiers sensibles pour soutenir l'engagement de la jeunesse et revaloriser la vie associative. À lui seul, le programme 143, avec plus de 391 millions d'euros, est en augmentation de 64,88 % par rapport au budget pour 2015. C'est assez rare pour être salué.

L'année 2016 sera celle du service civique, avec un budget doublé qui s'élèvera à plus de 301,5 millions d'euros et qui permettra d'atteindre 110 000 jeunes en 2016. Le soutien au développement de la vie associative, en augmentation de près de 10 %, est tout aussi primordial. On ne peut ignorer que les associations qui animent nos quartiers sont un moteur de cohésion sociale, de partage des valeurs, de l'apprentissage citoyen et du vivre ensemble.

Pour ce qui est du sport, son budget en hausse participe de cette volonté d'ouvrir des champs d'action à tous, et à la jeunesse en particulier. On sait que le sport contribue à l'esprit de partage et de dépassement de soi, et entretient la santé. Les efforts seront mobilisés sur la candidature de Paris aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024, qui auront d'importantes répercussions sur le plan économique.

En un temps où le rappel des valeurs de la République et de la citoyenneté est plus que jamais nécessaire, le dispositif « Citoyens du sport » permettra le recrutement, d'ici à 2017, de 1 000 éducateurs sportifs dans les quartiers prioritaires. De même, quelque 1 500 jeunes de seize à vingt-cinq ans, rencontrant des difficultés d'insertion sociale ou professionnelle et résidant au sein d'un quartier prioritaire ou d'une zone de revitalisation rurale, pourront bénéficier du programme Sésame, qui assure un accompagnement personnalisé vers un emploi dans le sport ou l'animation. Quant au programme « J'apprends à nager », son succès montre qu'un dispositif utile peut devenir un véritable enjeu d'éducation.

Je suis enthousiaste lorsque je vois qu'au-delà des mots, les signes et les actes suivent, et le groupe Radical, républicain, démocrate et progressiste soutiendra le budget consacré à la mission « Sport, jeunesse et vie associative », qui apparaît plein de promesses tenues.

Cela dit, je souhaite tout de même aborder la question du soutien au développement de la vie associative, dans le cadre duquel une somme de 27 millions d'euros est consacrée au Fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation populaire (FONJEP). Si l'ordonnance du 23 juillet 2015 simplifiera les démarches administratives des associations, c'est surtout au manque de moyen pour embaucher, mais aussi pour développer des projets, que ces dernières doivent faire face.

Certes, 25 millions d'euros seront engagés en 2016 dans le cadre du dispositif local d'accompagnement (DLA) pour aider quelque 7 000 petites et moyennes associations employeuses, mais il nous faut aller encore plus loin. Il est urgent de réfléchir au moyen de soutenir plus efficacement les structures de proximité, qui subissent de plein fouet la baisse des dotations de l'État aux collectivités.

Le monde associatif d'éducation populaire, humanitaire, sportif et culturel est en mouvement, et a pris pleinement conscience des enjeux humains et sociétaux qu'il doit accompagner. Certes, il est un concentré de bénévolat que nous devons saluer, mais certaines structures ont besoin de salariés. Alors, monsieur le ministre, comment peut-on faire en sorte de protéger et pérenniser l'emploi au sein des associations qui contribuent au lien social et citoyen ?

Ma deuxième question porte sur le service civique mis en place pour les jeunes, qui montre l'engagement de l'État. Le droit universel d'évolution professionnelle attaché à la personne tout au long de la vie active jusqu'à la retraite donne lieu à l'ouverture d'un compte personnel de formation ouvert à toute personne âgée d'au moins seize ans, en situation ou en recherche d'emploi. Le Gouvernement envisage-t-il que l'engagement citoyen via le service civique puisse également être pris en compte dans ce compte personnel de formation ?

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