Intervention de Jean-Marc Todeschini

Réunion du 6 octobre 2015 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'état chargé des Anciens combattants et de la Mémoire :

Je ne le nie pas, au contraire. N'oublions pas la réalité démographique, et ne confondons d'ailleurs pas non plus constatations et prévisions : la loi de programmation des finances publiques est fondée sur des prévisions, qui ont été actualisées.

Je ne reviens pas sur la JDC.

S'agissant du point PMI, je vous rappelle qu'un accord avec les grandes associations d'anciens combattants est intervenu en 2004, selon la règle du rapport constant. Le point PMI est aujourd'hui de 13,97 euros ; un nouvel arrêté doit le porter à 14,02 euros à compter du 1er janvier 2015. Il augmente donc – contrairement au point d'indice de la fonction publique, bloqué – puisqu'il est fonction de l'évolution des traitements bruts de la fonction publique d'État. Depuis 2005, il a été réévalué à plus de vingt reprises.

Aucun changement de méthode de calcul n'est envisagé : ce serait contraire aux objectifs de rétablissement des comptes publics.

Je me réjouis de ce que la commission travaille sur le lien entre l'armée et la Nation, sur le parcours citoyen, sur les cadets de la défense. Nous sommes preneurs de toutes vos réflexions sur de possibles évolutions.

Plusieurs d'entre vous ont évoqué le tourisme de mémoire, et notamment sa pérennisation après les commémorations que nous vivons en ce moment. La fréquentation des sites de mémoire, je l'ai dit, a augmenté de 42 % en 2014 ; des investissements importants ont été consentis, par les collectivités territoriales surtout, accompagnées par l'État, ce qui me paraît une bonne chose. Élu lorrain, je connais un peu mieux Verdun que les autres sites : le conseil départemental, le conseil régional, la ville de Verdun se sont impliqués fortement – les investissements consentis jusqu'en 2018 devraient s'élever globalement à plus de 30 millions d'euros. Il en va de même dans la Somme et le Pas-de-Calais. J'ai ainsi inauguré l'historial de Souchez, résultat d'un effort important des collectivités territoriales accompagnées par l'État – l'entrée sera gratuite. Toutes les collectivités territoriales ont su investir intelligemment pour prolonger les commémorations en développant le tourisme venu de Belgique ou du Royaume-Uni, mais aussi de bien plus loin – pour les Australiens et les Néo-Zélandais, la bataille de la Somme est un acte politique fondateur. La Mission du centenaire a travaillé en relation étroite avec les Britanniques : des déplacements d'élèves, avec tout un programme culturel et pédagogique, sont par exemple prévus tout au long de l'année. Je souligne que la commémoration de la bataille de la Somme organisée le 1er juillet au mémorial de Thiepval sera, pour la première fois, une cérémonie franco-britannique. Notre inconscient national a surtout retenu Verdun, mais nous avons perdu énormément de soldats sur la Somme.

Tout doit être fait pour qu'au-delà des commémorations, ces lieux de mémoires accueillent des jeunes, ce qui est d'ailleurs prévu par le plan de lutte contre le racisme et l'antisémitisme.

Vous m'interrogez sur le bilan de la fréquentation de ces sites en 2015 : il est trop tôt pour le dire. Elle devrait être au moins égale à celle de 2014. Je participe pour ma part à de nombreuses cérémonies, et, avec Matthias Fekl, en charge plus globalement du tourisme au sein du Gouvernement, je fais la promotion du tourisme de mémoire dès que je le peux – à Londres récemment, au salon du tourisme international à Berlin bientôt…

Quant à Oradour-sur-Glane, je m'y suis bien sûr rendu cette année, à la suite du déplacement du Président de la République et du Président fédéral d'Allemagne : le maire n'a pas manqué de soulever ces problèmes. L'État est disposé à accompagner les collectivités, mais il ne peut pas agir seul, même si Oradour est bien sûr un lieu majeur pour notre histoire. Nous avons en Moselle un village qui s'appelle maintenant Charly-Oradour parce que plusieurs de ses habitants, expulsés de Moselle, ont péri dans l'église d'Oradour.

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