Intervention de Philippe Kemel

Réunion du 7 octobre 2015 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Kemel :

Je m'associe à mes collègues pour féliciter les rapporteurs de la qualité de leur travail et de leur diagnostic. Dès lors que les prix ne sont plus régulés, particulièrement par la politique européenne, on entre dans le modèle du libre-échange dans lequel le rapport de force est favorable à la grande distribution. L'agriculture risque d'ailleurs de subir ce qu'a connu l'industrie : à chaque fois que la grande distribution a la capacité de choisir son fournisseur, s'il est éloigné du lieu du marché, cela se traduit localement par une perte de valeur et d'exploitation.

Dès lors, soit on revient à une politique de prix régulés et administrés, soit on prend ce modèle en compte et l'on crée des rapports de force entre producteurs et consommateurs, ce que les économistes appellent le monopole bilatéral. Dans notre région, nous avons une structure adaptée à ce modèle : la ferme des mille vaches, ô combien critiquée. Son promoteur, un industriel, considère pourtant qu'elle répond à la problématique et que, sans cela, la France finirait par ne plus produire de lait. Sans aller jusqu'à prétendre qu'il s'agit là du modèle vertueux vers lequel il faut tendre, je dis qu'il faut inventer des structures coopératives permettant que le rapport de force entre producteurs et distributeurs existe. C'est là une piste de réflexion que je souhaitais vous soumettre.

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