Intervention de Fernand Siré

Réunion du 30 septembre 2015 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFernand Siré :

Je suis très content que nous légiférions sur ce sujet difficile.

D'après notre serment d'Hippocrate, le rôle du médecin est de soigner et d'empêcher, autant que faire se peut, le malade de souffrir. Lorsque j'ai fait mes études de médecine, on nous apprenait à prodiguer des soins palliatifs et j'ai assumé ce rôle pendant quarante ans. À l'époque, la souffrance et les soins étaient associés. Il existait une forme de convention, une connivence entre le malade et le médecin. Le malade avait confiance car il savait que son médecin ne le laisserait pas souffrir.

Ensuite, avec les progrès de la réanimation, nous en sommes arrivés à réanimer des gens quasiment morts. Il fallait donc adopter de nouveaux textes car la responsabilité des médecins était engagée. Ce rôle que l'on assurait, il faut le réintroduire dans la formation des médecins généralistes, ceux qui sont le plus près du terrain, qui connaissent le mieux leurs malades, et qui travailleront bien sûr avec les unités de soins palliatifs.

La loi du 22 avril 2005 dite loi Leonetti a représenté un progrès mais on parle maintenant d'autres sujets comme l'euthanasie. Il faudra y réfléchir. En tant que médecin, on arrive parfois à un stade où on est gêné d'administrer des doses de plus en plus importantes de médicaments pour calmer le malade. On se demande s'il ne vaudrait pas mieux arrêter la vie. Pour le moment, je pense qu'il ne faut pas aller plus loin que ne le permet la loi Leonetti sur ce sujet très complexe. Nous verrons plus tard en fonction de l'évolution de la société.

En tant que médecin, je suis très content qu'il existe une loi qui oblige les praticiens à se former. On crée de plus en plus de spécialités mais la médecine est un tout. Le généraliste doit prenne en charge ces soins palliatifs à domicile, même s'il doit travailler avec une unité spécialisée, pour éviter d'en arriver à un système dominé par des préoccupations financières : les soins palliatifs sont confiés à des hôpitaux qui s'en servent pour le financement de certaines structures. Il ne faut pas confondre l'argent et l'affection que l'on porte à son malade.

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