À propos du projet Lyon-Turin, deux questions font débat : son utilité et son financement. Sur le premier point, j'estime qu'il s'agit d'un projet d'intérêt national et européen. Quant au financement, il faut d'abord s'entendre sur les chiffres : la société TELT évoque un coût de 8,6 milliards d'euros, mais pour le seul tunnel, alors que, selon la Cour des comptes, la liaison ferroviaire coûtera 26 milliards, y compris les ouvrages en amont et en aval du tunnel, soit 257 kilomètres de nouvelle ligne.
Vous préconisez d'augmenter de 10 à 15 % le tarif des péages poids lourds sur les autoroutes transalpines, une écotaxe régionale qui permettrait de dégager 40 millions d'euros de recettes ; et, considérant que ces surpéages ne suffiront pas, vous évoquez également la participation de l'AFITF.
En d'autres termes, ce grand chantier est une nouvelle épée de Damoclès pour les générations futures : le coût du projet est sous-estimé, mais il faudra bien payer la note s'il est mené à bien. Or nos concitoyens ne veulent plus de ce mode de gestion des projets publics qui creuse toujours davantage une dette publique déjà excessive.