Intervention de Marietta Karamanli

Réunion du 15 juillet 2015 à 12h15
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli, présidente :

Je veux à mon tour remercier Mme Guigou d'avoir pris l'initiative de nous réunir ce matin. Aux termes de la Constitution, le Parlement n'est pas tenu de se prononcer sur l'accord conclu par le Conseil européen, mais son vote, cet après-midi, sera un signal fort pour la Grèce et l'Europe. Si les économistes sont assez partagés sur les effets des mesures qui ont été prises et de celles qui sont à prendre, il convenait que le pouvoir politique exprime sa volonté de créer la confiance et de croire en l'Europe. Les passions politiques, les convictions idéologiques, doivent parfois céder le pas au réalisme.

Ma première question a trait à la soutenabilité de la dette grecque. Si j'en crois des informations publiées par la presse internationale, elle pourrait atteindre, selon le FMI, 200 % du PIB dans les deux prochaines années et le pays pourrait être contraint d'emprunter à des taux plus élevés. Dès lors, l'aide octroyée à la Grèce serait inutile si des mesures n'étaient pas prises pour lui accorder un long répit avant le remboursement de ses emprunts ou pour abaisser la valeur nominale de ces derniers. Pouvez-vous nous éclairer sur ce point, monsieur le ministre ?

Ma deuxième question porte sur le volet de l'accord consacré aux investissements. En quoi consiste-t-il précisément ? Comment ces fonds seront-ils utilisés et quel sera leur impact sur la dette elle-même ?

Enfin, ma troisième question porte sur l'accompagnement des réformes qui doivent être réalisées par la Grèce. Le Président de la République a indiqué qu'il mettrait au service de ce pays une expertise de haut niveau. Pouvez-vous nous préciser les moyens qui y seront consacrés et les domaines dans lesquels interviendra cette expertise ? La réussite de l'accord, qui commence en fait à être négocié, dépend en partie des structures administratives.

Je conclurai par une remarque plus personnelle. Ne croyez-vous pas que les négociations ont parfois davantage montré un rapport de force entre États dicté par des intérêts économiques et stratégiques objectifs qu'une volonté commune de favoriser le développement et la performance en tenant compte des différences structurelles qui existent entre les pays membres de l'Union ? La question de ces différences est importante et mérite que nous y réfléchissions afin d'y apporter des réponses.

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