Intervention de Philippe Duron

Réunion du 8 juillet 2015 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Duron :

Le Président de la République a pris la décision de vous nommer président du directoire de la SNCF. On pourrait penser qu'il s'agit d'un nouveau mandat qui vient confirmer dans ses fonctions un dirigeant, dont la carrière s'identifie désormais avec l'opérateur historique de transports ferroviaire qu'est la SNCF. C'est en fait autre chose et plus que cela. En effet, la loi du 4 août 2014, que vous appeliez de vos voeux et dont l'architecture vous doit beaucoup, a unifié le système ferroviaire, l'a organisé en trois ÉPIC et a réintégré le gestionnaire d'infrastructure RFF qui avait été détaché de la SNCF en 1997.

À la tête du directoire de l'EPIC de tête, votre rôle changera nécessairement : vos responsabilités seront différentes et plus stratégiques. Ma première question portera sur votre conception de votre nouvelle fonction et sur la manière dont vous entendez l'assumer. Le Guillaume Pepy des cinq années à venir sera-t-il différent de celui que nous connaissons ? (Sourires)

Depuis votre arrivée à la présidence, vous avez entamé des changements importants. Vous avez ouvert la vieille maison sur le monde en appelant auprès de vous une nouvelle génération de dirigeants venus d'autres horizons, en changeant l'identité et l'image de la société nationale, en réussissant l'internationalisation du groupe au point de réaliser 30 % du chiffre d'affaires à l'étranger et en diversifiant les activités pour transformer l'entreprise ferroviaire en entreprise de mobilité à la manière de ce qu'ont fait les énergéticiens dans la dernière décennie. Vous avez fait évoluer le marketing, au point que les initiatives de la compagnie donnent parfois le tournis. Les gares changent et deviennent des lieux de chalandise agréables qui apportent des ressources nouvelles à la SNCF.

Les changements que vous avez impulsés pourraient laisser penser que tout va bien à la SNCF : du reste, le dernier palmarès du Boston Consulting Group vous classe parmi les meilleures compagnies ferroviaires du monde. Pourtant, un certain nombre d'indicateurs sont médiocres, voire mauvais : les résultats du fret restent modestes même si les pertes financières ont été maîtrisées, les pertes des TET ne cessent de se creuser et ont dépassé les 300 millions d'euros en 2014. Enfin, les coûts de production des trains seraient plus élevés que chez votre concurrent allemand.

Ne pensez-vous pas que l'urgence – votre nouveau défi – est de moderniser les organisations de travail, d'améliorer la productivité et de revoir la maintenance des matériels pour en assurer une meilleure mobilisation et vous préparer à l'ouverture à la concurrence, dont le secrétaire d'État aux transports Alain Vidalies dit qu'elle n'est plus une option mais un horizon ?

Les députés du groupe Socialiste, républicain et citoyen ont la conviction que vous pourrez relever les défis qui se posent encore à la SNCF : c'est pourquoi ils vous renouvelleront leur confiance.

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