Intervention de Olivier Falorni

Réunion du 30 juin 2015 à 16h15
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

Alors que la Commission de l'environnement du Parlement européen a récemment adopté un rapport sur l'économie circulaire qui appelle à des objectifs contraignants en matière d'efficacité énergétique et de réduction des déchets à la source, une étude estime que le potentiel de création d'emplois de ce secteur n'en est qu'à ses débuts. Les produits plus durables, réutilisables et recyclables, sont aussi ceux qui mobilisent le plus de main-d'oeuvre. Selon l'Institut de l'économie circulaire, qui a mené cette étude, ce sont près de 600 000 personnes en France qui travaillent déjà dans le secteur.

L'économie circulaire constitue donc un changement de paradigme : il s'agit de passer d'une économie linéaire, qui a atteint ses limites, à une économie circulaire fondée sur la diminution de la consommation des ressources, sur la réutilisation des produits et sur le recyclage des déchets. Vous avez engagé votre entreprise dans un processus de transformation afin de l'adapter à ce nouveau modèle économique. Vous évoquiez la fin de la simple collecte des déchets et de la seule distribution de l'eau au profit de la protection et de la gestion des ressources, ainsi que de la réduction des émissions de C02.

La nouvelle unité de Faulquemont, en Moselle, marque à mon sens une étape concrète dans la transition énergétique. La valorisation des biodéchets en nouvelles ressources organiques et énergétiques permet aux agriculteurs locaux de les réutiliser comme matières fertilisantes et compost, mais aussi de réutiliser localement l'énergie produite en lieu et place d'énergies fossiles.

Par le fait, les collectivités territoriales doivent devenir des acteurs majeurs de la transition énergétique, qu'il s'agisse de l'efficacité énergétique ou de la maîtrise des consommations. Une infrastructure comme celle de Faulquemont est-elle reproductible à différentes échelles ? Cela permettrait aux communes, quelle que soit leur taille, de mettre en oeuvre des solutions collectives en matière de chaleur et de climatisation, souvent plus économes en énergie et plus propices à l'usage de la biomasse.

Enfin, s'agissant encore de la méthanisation, votre entreprise envisage-t-elle d'autres valorisations du biogaz issu des bio-déchets de l'industrie, des stations d'épuration ou des restaurants scolaires, comme le biométhane ou la production de carburant ?

Selon le Conseil général de l'environnement et du développement durable, une hausse à court terme de 5 millions de tonnes des déchets recyclés créerait plus de 3 000 emplois à plein-temps, alors que l'automatisation des centres de tri, elle, pourrait en supprimer jusqu'à 5 000.

D'autre part, l'étude que j'évoquais indique qu'une réduction substantielle de notre consommation en ressources naturelles permettrait de créer de 200 000 à 400 000 emplois en plus des 600 000 actuels. Cette étude est complétée par celle de Morgan et Mitchell, publiée cette année, qui estime qu'au Royaume-Uni, un scénario dit « de transformation », sur la base d'un taux de recyclage global de 85 %, d'un taux de récupération de 50 % pour les produits électroniques et les équipements, et une extension importante du secteur du réemploi et de la réutilisation, se traduirait par la création de 517 000 emplois d'ici à 2030. Si l'on extrapole ce scénario à la France, ce sont 440 000 emplois qui seraient créés. Votre groupe s'inscrit-il dans cette perspective plutôt réjouissante au vu de la qualité des emplois visés, qui ne sont pas délocalisables ? Dans l'affirmative, quelle stratégie à long terme développeriez-vous ?

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