Intervention de Farhad Khosrokhavar

Réunion du 10 février 2015 à 11h00
Commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes

Farhad Khosrokhavar, directeur de recherche à l'école des hautes études en sciences sociales :

Oui, même si cela peut aussi avoir des effets négatifs. Mais nous ne vivons pas dans un monde idéal où tout serait blanc ou noir : notre monde est plutôt gris. À titre personnel, j'estime qu'il serait utile de disposer de statistiques pour dissiper les malentendus et, surtout, pour voir en quoi les solutions que l'on propose correspondent aux réalités du milieu carcéral. Il n'y a, du moins dans mon cas personnel, aucune idéologie sous-jacente. Et il faut considérer ces chiffres non pas comme parole d'évangile, mais comme un indice qui permet de comprendre la nature des phénomènes sociaux. Au Royaume-Uni, où l'on dispose de telles statistiques, la proportion de musulmans dans les prisons était, il y a quelques années, le triple de ce qu'elle était dans la société. D'autres catégories, notamment les Afro-Caribéens, sont sur-représentées dans le milieu carcéral britannique. En France, la part des musulmans parmi les détenus est probablement trois à cinq fois ce qu'elle est dans la société. Encore une fois, ne prenez pas ces chiffres au pied de la lettre : il s'agit d'une estimation.

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