Intervention de Bernard Delas

Réunion du 20 mai 2015 à 9h45
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Bernard Delas :

Les taux d'intérêt durablement bas rendent toujours plus difficile l'exercice du métier d'assureur vie. Si le phénomène perdure plusieurs années, les compagnies d'assurance n'auront pas d'autre possibilité que de renoncer à la collecte nouvelle pour les contrats en euros assortis d'une garantie du capital. Si les rendements ont encore été de 2,5 % en moyenne en 2014 pour les contrats d'assurance vie en euros, c'est que les vieilles générations de contrats ont permis des placements à des taux élevés ; l'équation deviendra radicalement impossible pour les assureurs si les taux d'intérêt demeurent durablement bas. Cela étant, le défi le plus difficile à relever serait celui d'une hausse brutale des taux d'intérêt : il serait alors très compliqué de protéger la solidité des sociétés d'assurance, vraisemblablement contraintes de vendre des obligations en moins-values pour rembourser les clients de l'assurance vie qui trouveraient à leurs fonds des emplois plus rémunérateurs. Ce serait l'une de mes préoccupations centrales si je rejoignais l'ACPR.

En Europe du Nord et notamment en Allemagne, les taux garantis sont beaucoup plus élevés qu'en France et les compagnies d'assurance sont contractuellement obligées de servir cette rémunération, si bien qu'à court terme, la faiblesse des taux d'intérêt est plus préoccupante pour les assureurs du Nord de l'Europe que pour les assureurs français. En revanche, si les taux remontaient brutalement, les compagnies françaises se trouveraient dans une situation plus défavorable que leurs homologues allemandes ou scandinaves puisque l'on peut, en France, racheter un contrat d'assurance vie à tout moment sans pénalité.

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