Intervention de Philippe Folliot

Séance en hémicycle du 19 mai 2015 à 21h30
Transition énergétique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

En tout état de cause, entrer dans cette logique-là, qui n’est ni économique ni écologique ou environnementale, voilà qui pose problème. Quand l’idéologie prend le pas sur les réalités économiques, écologiques et environnementales, nous nous trouvons très rapidement confrontés à des difficultés.

Je ne reviendrai pas sur les propos tenus par de nombreux orateurs dans le cadre de la discussion générale, mais, s’il est important de développer les énergies renouvelables, il l’est tout autant de faire en sorte qu’elles soient relativement bien acceptées par la population. Je songe plus particulièrement à l’éolien : il serait sage de rétablir la règle des 1 000 mètres de distance entre une installation et l’habitation la plus proche.

Au-delà, il me paraît important de souligner certaines contradictions, comme en matière de développement des petites centrales hydroélectriques : ainsi, nombre de petits producteurs se trouvent contraints par la loi sur l’eau de préserver des chaussées multiséculaires, ce qui constitue un obstacle à de nouveaux investissements. C’est ainsi que certaines potentialités de développement des énergies renouvelables ne sont malheureusement pas exploitées. Or l’une des failles de ce texte est de ne proposer aucune solution à ce problème.

Je ne vais pas revenir sur l’importance de l’énergie bois qui représente une source essentielle, notamment en secteur rural, pour des familles au revenu très modeste. Elles profitent de cette énergie renouvelable depuis toujours. Cette filière a bien entendu besoin d’une structuration et, de ce point de vue, les quelques avancées constatées ne sont assurément pas suffisantes.

En tout état de cause, l’avenir du renouvelable passe par les énergies marines. Celles-ci constituent un enjeu essentiel pour un pays dont le domaine maritime est le deuxième au monde. Il est donc nécessaire de valoriser ce domaine, notamment outre-mer.

Je terminerai mon propos par deux éléments. Le premier est relatif à la problématique des déchets, qui concerne particulièrement le département du Tarn en raison des initiatives prises par notre ex-collègue sénateur Jean-Marc Pastor et le syndicat Trifyl pour le développement d’un bioréacteur, c’est-à-dire d’un dispositif capable de produire de l’énergie renouvelable à partir de l’enfouissement des déchets. Or cette filière est très pénalisée par les changements que les évolutions législatives et réglementaires ont entraînés en matière de définition des déchets ultimes, au point que l’avenir même de ce bioréacteur pourrait s’en trouver compromis.

Le deuxième point concerne la lutte contre le gaspillage alimentaire, laquelle fait, dans ce projet de loi, l’objet d’un article très positif et que je soutiens de la manière la plus absolue. Au mois de décembre 2012, j’avais en effet été le premier, au sein de l’Assemblée, à déposer une proposition de loi sur ce sujet, visant notamment à mettre fin à la pratique choquante et scandaleuse de la grande distribution consistant à asperger d’eau de javel, et donc à détruire, des produits tout à fait consommables. Je me félicite que les termes de ma proposition soient repris quasiment mot pour mot dans le texte que nous examinons. Il s’agit d’un progrès très positif et très significatif. On m’avait promis des avancées lorsque j’avais défendu des amendements similaires dans le cadre de l’examen du projet de loi Hamon sur la consommation : les voici, ce dont on ne peut que se féliciter.

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